Colonne Clément Desalle | Plus de peur que de mal!
Salut à tous !
Depuis ma dernière colonne, il s’est passé pas mal de choses ! La saison suit son cours et les courses s’enchaînent de week-end en week-end. Mon programme est plutôt chargé…Le fait marquant de ces dernières semaines en ce qui me concerne, c’est bien sà»r ma chute à Valkenswaard. Je ne pense pas avoir fait de réelle faute de pilotage dans cette chute, je crois que l’on doit plutôt parler de malchance. Mais bon, ce genre d’incident fait partie du motocross ! Car, heureusement, cela restera pour moi seulement un incident. Ici, on doit davantage parler d’un « bobo » que d’une réelle blessure car je m’en sors finalement très bien, même si j’ai eu très chaud…
Quand j’ai décidé de partir au Portugal après avoir fait quelques tours de piste à Rognée, je partais surtout pour limiter la casse. J’ai roulé calmement pour commencer le samedi puis j’ai augmenté progressivement le rythme au cours du week-end avec à la clé ma première victoire au classement général de la saison. C’était une bonne surprise !
Je dois dire que mon épaule ne m’a jamais fait vraiment mal en roulant. Je suis prudent, j’essaie de ne pas forcer mais je n’ai pas mal. Si je n’avais pas senti mon épaule à 95%, comme me l’a recommandé le docteur, j’aurais pris la décision de la laisser se reposer un peu plus.
J’ai pas mal travaillé durant ma revalidation pour revenir le mieux possible et cela a payé. Maintenant, je continue à progresser étape par étape, je sens que la force dans l’épaule revient.
Bref, plus de peur que de mal mais néanmoins une grosse frayeur. La première semaine, j’ai dà» rester immobilisé et je me suis posé beaucoup de questions. J’avais vraiment du mal à accepter, d’autant plus que, en 5 saisons de GP, c’était pour moi le premier avertissement sérieux. Ceci dit, je sais que ce sont des choses qui doivent arriver dans la carrière d’un crossman. Tout le monde passe par là à un moment ou à un autre de sa carrière, même les meilleurs. Il suffit de se rappeler des blessures de Stefan Everts…
Au championnat, cette chute à Valkenswaard m’a malheureusement coà»té pas mal de points et Antonio Cairoli a maintenant pris une bonne avance. Cependant, le championnat est encore long et je sais qu’il est accessible. La situation peut donc encore évoluer d’ici la fin de la saison.
Les courses sont très ouvertes cette année et je crois que l’on offre au public de supers courses, avec beaucoup de batailles entre les pilotes. La seule chose que je regrette, comme de nombreux autres pilotes, c’est que les circuits ne soient en général pas bien préparés. Personnellement, je crois qu’on ne va pas dans la bonne direction. On ne tient en effet que rarement compte des pilotes et du sport en lui-même. Sur les circuits de GP, il y a de moins en moins de virages à l’ancienne et de lignes droites sans obstacle artificiel. Il y a des vagues partout et les dépassements sont souvent difficiles. Par exemple, à Saint-Jean d’Angély, le virage juste avant la pit-lane devait faire à peine 4 mètres de largeur !
J’aime aussi les circuits modernes mais je crois que l’on droit trouver un juste milieu. Il y a deux semaines, j’ai roulé en championnat ADAC sur un circuit à 90% naturel et je me suis régalé. Les virages en dévers, les grandes lignes droites rapides, cela doit aussi faire partie du motocross moderne. C’est un avis partagé par beaucoup de pilotes.
Je me suis aussi très bien amusé à Glen Helen, pour le GP des USA. C’était une bonne expérience pour moi car je n’y avais jamais roulé. C’est un super circuit, beaucoup plus rapide que ceux que nous avons d’habitude ici ! Physiquement, ce n’était pas facile car il y avait non seulement beaucoup de vent mais il faisait aussi très chaud et l’air était très sec.
Dommage qu’il n’y avait pas plus de spectateurs… Je ne pense pas que les Américains soient véritablement intéressés par notre championnat. Je peux comprendre que Youthstream veuille rapprocher le championnat MXGP de celui de l’AMA mais je doute que cela puisse fonctionner.
Cet été, je serai à la course de charité « Everts & friends » mais je n’ai pas encore trouvé la machine avec laquelle j’y roulerai. J’aimerais bien trouver une moto différente, comme l’an dernier. Je m’étais vraiment bien amusé avec la CR 500. En fait, durant l’hiver, j’avais essayé celle d’un copain et j’avais décidé d’en acheter une. J’en ai trouvé une plus tard sur Paris dans un état lamentable et c’était un challenge pour moi que de parvenir à la remettre en état. J’avais envie de tenter de disputer une course avec cette moto un peu hors du commun et « Everts & friends » était l’occasion idéale.
Pour moi, il est important d’être présent sur un événement comme celui-là car c’est une excellente initiative et cela donne une bonne image du motocross.
A bientôt sur MXMag!
Clément Desalle
Le casque peint par un de ses amis pour Clément. Il devrait vous aider à comprendre l’origine du surnom « MXPanda »…
