Interview Gareth Swanepoel | Nouveau départ pour Gareth Swanepoel!

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Après une saison 2010 très décevante en MXGP, Gareth Swanepoel a décidé de tenter sa chance sous des cieux nouveaux. En effet, l’ancien champion d’Allemagne et d’Afrique du Sud a dà» composer avec les difficultés qu’a rencontrées son team CAS-Honda durant cette saison. Pourtant, le pilote sud-africain est parvenu à  se distinguer lors des trois denrières épreuves AMA, ce qui a permis au pilote sud-africain, à¢gé de vingt-cinq ans, d’attirer l’attention du team américain Star Racing Yamaha qui lui a proposé un contrat pour une saison aux Etats-Unis. Comme quoi il arrive que quelque chose de favorable puisse résulter d’une situation assez désespérée!

Gareth, peux-tu nous décrire ton expérience américaine jusqu’ici?

Gareth Swanepoel: « Jusqu’à  présent, je dirais que tout s’est très bien passé. C’était assez inattendu de pouvoir participer aux trois dernières courses outdoor au sein du team Star Racing Yamaha. Tout s’est passé véritablement de façon relativement improvisée. J’ai reçu fin aoà»t une proposition pour participer à  l’épreuve de Southwick et cela s’est avéré être une petite aventure en soi. Je n’avais pas d’hôtel et j’ai dà» loger chez un ami. En effet, j’étais arrivé aux Etats-Unis avec un copain deux jours avant Southwick et rien n’était donc prévu pour que je puisse rouler. Ce n’est que le jeudi que j’ai essayé pour la première fois la Yamaha YZ250F. C’était une gageure puisque cela faisait deux ans que je pilotais une 450 mais, compte tenu cde ces circonstances, l’épreuve s’est plutôt bien déroulée et elle m’a beaucoup plu, en tous cas. Mes départs n’avaient pas été terribles et pourtant, je termine dixième puis sixième. A Steel City, cela n’a pas été trop mal non plus. En ce qui me concerne, il était très important de bien finir mes courses et c’est ce que j’ai fait sur le Pala Raceway: j’ai été le plus rapide sur une Yamaha lors des épreuves qualificatives et j’ai terminé septième en seconde manche après avoir perdu une place sur Wil Hahn suite à  une erreur sur un double saut. »

Que penses-tu de la 250 Yamaha?

Gareth Swanepoel: « Elle m’a plu dès le début et je me suis bien amusé avec dès les premières courses. La Yamaha est très puissante. A mon avis, les motos sont légèrement plus puissantes aux Etats-Unis par rapport à  l’Europe. Je ne sais pas si cela est dà» aux normes de bruit ou à  l’essence utilisée mais on peut dire que les motos américaines avancent très fort!

Par le passé, tu avais declaré être intéressé par le fait d’aller rouler aux Etats-Unis et je crois que tu y avais déjà  roulé?

Gareth Swanepoel: « En effet, j’ai roulé à  Unadilla en 2005 et en 2009. Encore enfant, j’avais déjà  participé au World Mini Grand Prix à  Las Vegas! En fait, j’ai toujours été attiré par les Etats-Unis. La vie en Californie ressemble très fort à  la vie que j’ai connue en Afrique-du-Sud: il fait aussi chaud, les maisons se ressemblent et tout le monde parle anglais… »

On dit que ce n’est pas évident pour les pilotes européens et même américains d’aller vivre en Californie car les fêtes et autres distractions sont nombreuses…

Gareth Swanepoel: « Oui mais c’est surtout vrai pour les très jeunes pilotes de 17-18 ans qui se mettent soudain à  gagner énormément d’argent et qui ont du mal à  refuser les invitations de toutes sortes. Le danger est grand pour ces pilotes car on perd rapidement les pédales. C’est un peu different dans mon cas. En effet, j’aurai vingt-six ans la semaine prochaine et mon sport m’accapare entièrement car je sais pourquoi je suis venu ici. Pour moi, le plus grand problème d’adaptation, ce seront les courses elles-mêmes. Même si cela reste du motocross avec ce que cela implique: aller le plus vite possible sur une moto. C’est heureux qu’il en soit ainsi! »

Tu vas rouler à  nouveau en 250 alors que tu avais réalisé une saison très honorable en MX1 (8ème au classement final)?

Gareth Swanepoel: « Oui, mais je ne considère pas que cela constitue un pas en arrière. C’est plutôt le contraire. J’aspire vraiment à  rouler à  nouveau dans cette catégorie dans laquelle j’éprouve énormément de plaisir. Je pense que c’est un bon choix. Cela me permettra aussi d’utiliser en 250 tout ce que j’ai appris en roulant sur une 450. D’accord, la moto est un peu plus lente et il faut plus d’agressivité pour la piloter mais j’ai beaucoup plus confiance en une 250. C’est du moins ce que je pense pour le moment car la saison dernière, je me sentais bien aussi sur la 450. »

Quels seront tes coéquipiers chez Star Racing?

Gareth Swanepoel: « Ryan Sipes et Kyle Cunningham, qui ont de l’expérience, ainsi qu’un tout jeune pilote, Gannon Audette. La championne WAMA 2010, Jessica Patterson, roule également pour le team. En fait tous les pilotes sont nouveaux dans le team et le plus comique de l’histoire, c’est qu’ils roulaient tous sur une 450 avant de passer comme moi sur une 250! »

Les bruits sont plutôt favorables en ce qui concerne tes premiers entraînements en Supercross?

Gareth Swanepoel: « C’est vrai que cela ne se passe pas mal. C’est même un peu inattendu. Même si je savais que le SX me plaisait beaucoup. Lorsque je suis arrivé en Europe, j’ai participé à  quelques SX en hiver et mes résultats n’étaient pas mauvais. Il y a toutefois un monde entre ces SX et des Supercoss comme aux Etats-Unis. Cela faisait cinq ans que je n’avais plus roulé en SX mais au bout d’une demi-heure sur le circuit d’entraînement, j’étais déjà  à  l’aise. Les gens du team étaient surpris et moi aussi! »

La réputation de CAS-Honda s’est fortement érodée au cours des dernières années. Qu’est ce qui t’a malgré tout amené à  signer chez eux pour la saison 2010?

Gareth Swanepoel: « Lorsqu’on refait l’Histoire, c’est plus facile de porter des jugements, c’est évident! On n’a pourtant jamais entendu dire que Billy Mackenzie ou Cédric Mélotte avaient eu des problèmes pour toucher leur salaire, si?. En outre, l’an dernier, ils m’ont proposé un contrat très intéressant dont il n’y avait pas lieu de se méfier. Et pourtant les choses n’ont pas bien marché pour des raisons qui sont apparues plus tard et qui font qu’aujourd’hui je me trouve aux Etats-Unis et que j’ai été engagé par le team Star Racing. Comme quoi, à  toute chose malheur est bon! »

Cela n’a sans doute pas été évident de te concentrer sur tes courses alors que tant de choses allaient de travers dans le team?

Gareth Swanepoel: « En fait, il y avait tellement de choses qui n’allaient pas que ce serait trop long d’essayer de les énumérer. Certains de ces problèmes étaient graves, d’autres moins. Le problème majeur est de ne pas pouvoir s’entraîner entre les épreuves. Cela te mine le moral. Aller pleurer auprès de tout le monde n’est pas la solution. En tant que professionnel, tu dois faire en sorte de pouvoir exécuter la partie du contrat qui t’incombe. Oui, c’était vraiment une situation pénible et nombreuses étaient les personnes qui n’arrivaient pas à  croire que de telles choses puissant passer chez CAS-Honda! »

Peut-être parce que Evgeny Bobryshev réalisait malgré tout une superbe saison?

Gareth Swanepoel: « Tout à  fait! Il est vraisemblable que cela était dà» à  la manière dont le team était structuré. S’ils n’avaient qu’un pilote à  gérer, il est probable qu’il y aurait eu peu ou pas de problèmes. Certainement parce que Boby vivait en Angleterre avec le team. Il n’y avait pas de frais supplémentaires tels la location d’une maison par exemple. Lorsque Boby avait un problème avec sa moto, il lui fallait cinq minutes pour se rendre à  l’atelier. En ce qui me concerne, les choses étaient tout à  fait différentes. Je vivais en Belgique et je devais engager des frais: location d’une maison, les frais de voyage, mon entraîneur… »

Retour vers le futur! Sais-tu si tu vas rouler sur la Côte Est ou sur la Côte Ouest?

Gareth Swanepoel: « Cela devrait se décider dans les jours prochains. Quoiqu’il en soit, même si tu roules sur la Côte Ouest, tu dois toujours être prêt à  te rendre sur la Côte Ouest. En effet, si un pilote se blesse, il faut peut-être le remplacer. Je crois en fait que je ne serai seulement complètement informé qu’en janvier! En ce qui me concerne, je n’ai pas de préférence même s’il faut bien reconnaître qu’il est plus agréable pour moi d’aller sur la Côte Ouest du fait que j’habite en Californie. L’avantage de la Côte Ouest, c’est que j’aurai plus de temps pour me preparer. Enfin, c’est vrai qu’il y aura du remue-ménage sur la Côte Ouest avec les arrivées de Ken Roczen et de Marvin Musquin. »

Tu as quelqu’un avec toi pour t’aider à  te familiariser rapidement avec le SX US?

Gareth Swanepoel: « Tout d’abord, il y a évidemment les gens de Star Racing mais Grant Langston est aussi venu une fois me voir rouler. J’ai également des contacts réguliers avec Ben Townley. C’est intéressant d’écouter leurs avis car ce sont des gens qui ont aussi roulé en GP en même temps qu’ils ont été titrés en SX. Je m’entraîne aussi régulièrement avec Sean Hamblin. Enfin, j’ai appris que je m’entraînerais peut-être aussi parfois avec Tyla Rattray pour la bonne et simple raison qu’il habite dans la même ville que moi, à  Temecula. Ce sera toutefois sans doute plus un contact de bon voisinage car nous sommes malgré tout concurrents. »

Que voudrais tu dire au public européen?

Gareth Swanepoel: « On ne sait jamais ce qui peut arriver dans une carrière sportive. J’ai normalement encore plusieurs années deavant moi sur le plan sportif et ce serait genial si je pouvais encore une fois revenir rouler en Europe même si je voudrais teminer ma carrière aux Etats-Unis. Je voudrais enfin remercier le public européen pour la manière don’t il m’a soutenu. Je suis un peu amer d’avoir dà» quitter l’Europe dans les circonstances qu’on connaît mais je me suis quand même bien plu en Europe. Au début de l’année, lorsque les gens me demandaient si je rêvais toujours de m’expatrier aux Etats-Unis, je répondais que je serais content de rester en Europe. Et voici que sept mois plus tard, je roule aux Etats-Unis! La vie est vraiment bizarre. »

En quoi l’Europe va-t-elle te manquer?

Gareth Swanepoel: « Tout d’abord à  cause de tous les amis que je me suis faits sans oublier que pendant ce temps, j’avais commencé à  me construire une vie. Aux Etats-Unis, il va falloir tout recommencer à  zéro. Ce qui ne me manquera pas? La température et la pluie! Sans oublier quelques routes que je serai content de ne plus devoir emprunter! Aux Etats-Unis, la vie à  côté du motocross est plus facile. Après le boulot, tu vas faire du surf ou du jet-ski. Il y a tellement de possibilités! Sur ce plan-là , cela n’a bien sà»r rien à  voir avec la Belgique ou les Pays-bas. A tel point que lorsque je ne roulais pas en Belgique, j’allais quand même m’entraîner sinon je m’ennuyais… Je continue à  rester en contact avec mes amis en Europe et puis, il ne faut pas oublier que le Motocross des Nations aura lieu en France l’an prochain! »

Merci pour l’entretien, Gareth, et tout le succès du monde aux Etats-Unis!

Gareth Swanepoel: « C’était un plaisir… et continuez dans cette voie avec Mxmag! »

Merci! 

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