Motocross | Le bulletin 2010 des futurs tops belges

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Comme l’an passé à  pareille époque, Yves Devlaminck, coach fédéral FMB depuis le début de la saison 2009 et chargé par la fédération d’encadrer les jeunes pilotes belges, dresse le bulletin de ceux dont on espère qu’ils constitueront la relève belge au firmament du motocross mondial. Que valent les meilleurs kids belges face aux plus pilotes étrangers les plus prometteurs? Yves « Holeshot » Devlaminck nous livre son analyse dans les lignes qui suivent…

Ludovic Brevers: le grand bain du EMX2

Après une saison en 125cc et une autre en 250 4-temps, Ludo a fait le choix de revenir cet été en 85cc pour quelques courses internationales. Je pense que c’est un bon choix, bien que trop tardif. Il aura pu gouter aux courses de 2 jours et de haut niveau, et même si les résultats n’ont pas été extraordinaires, ce fut à  coup sà»r une bonne expérience en vue de la saison prochaine. En 2011 il se lance dans le grand bain de l’EMX2 et se retrouvera aux côtés de pilotes qui ont beaucoup plus d’expérience que lui.

C’est un bon choix sportivement parlant à  condition qu’il la considère comme une année d’apprentissage. Sur la moto, il va devoir s’affiner, énormément progresser dans les ornières, le sable et les sauts techniques car l’an prochain il y sera régulièrement confronté. Pour le reste, c’est un battant qui ne là¢che rien, il est encore jeune et bénéficie d’un bon entourage, tous les ingrédients sont donc réunis pour envisager une saison prometteuse.

Cedric Grobben: performant sur toutes les surfaces

Comme c’est le cas depuis 2 saisons, Cedric n’a malheureusement pas pu terminer la saison suite à  une blessure. Et qui de plus s’est produite alors qu’il était au mieux de sa forme ! Jusqu’alors rien à  dire, régulièrement dans le top 5/top 10 à  l’ADAC, dans le coup en France, largement devant en Belgique, pas de doute sur le fait que Cedric a passé un step cet hiver. Bonne position et bons appuis sur la moto, performant sur toutes les surfaces, bien entouré, il n’y a pas de raison que pour la transition vers le 125 pose problème. Qu’il mette encore et toujours l’accent sur la technique et qu’il passe beaucoup de temps sur sa nouvelle monture pour apprendre toutes ses réactions, tels sont les conseils que je lui donne.

Yannick Heylen: fin de saison magistrale

Pour être honnête, jusqu’à  l’été dernier, je trouvais sa progression 2010 limitée, pour ne pas dire décevante. Depuis 1 mois et suite a un changement de matériel, Yannick a connu un véritable déclic. D’abord a l’ADAC puis à  Markelo et enfin à  Angreau, Yannick fut méconnaissable. Attaquant mais pas trop, précis et surtout très rapide, Yannick a effectué une fin de saison magistrale.

La saison prochaine, il devrait rouler aux avant-postes, ce qui sera quelque chose de nouveau pour lui. Mais tout porte à  croire qu’il assumera parfaitement ce rôle. Sur la moto, qu’il élève encore son niveau technique (pourquoi pas un peu de supercross cet hiver…) et qu’il évolue encore dans ses choix de trajectoires tout au long des week-ends de course… Yannick est à  coup sà»r un bon élément pour l’avenir !

Daymond Martens: solide et régulier

Daymond a réalisé une saison un peu à  son image: solide et régulière avec une progression lente mais certaine. Ses bons appuis sur la moto et son bagage technique font de lui un pilote très à  l’aise en condition difficile, et ce malgré son petit gabarit. Au plus le terrain est accidenté, au plus il est facile et au moins il se fatigue. Il me fait un peu penser à  un Ramon ou à  un Delince, et je ne serai pas surpris qu’il soit un pilote de 450 dans le futur…

Lors du mondial junior en France, il a été un ton en dessous de son vrai niveau, incapable de «débrancher » lors de la séance qualificative. Il doit réussir à  se là¢cher et travailler la vitesse à  l’entrainement. Sachant que la place au chrono détermine la position derrière la grille, c’est un paramètre dont il devra tenir compte à  l’avenir… L’an prochain il rempile pour une ultime année en 85cc, avec son gabarit il n’a pas d’autres alternatives, mais il y’aura encore plein d’expériences et d’enseignements à  tirer de cette saison 2011…

Axel Nijs: une belle marge de progression

Axel est un garçon gentil et très réservé. Lui qui vient d’une fédération amateur a eu beaucoup de choses à  apprendre cette saison. Et a part un petit passage à  vide cet été (blessure à  le cheville), il s’en est plutôt bien sorti ! Il a roulé régulièrement aux avant postes à  la FMB et a gouté aux courses internationales. J’ignore son choix pour l’an prochain (85cc ou 125cc) mais dans tout les cas il a encore beaucoup de marge de progression sur le plan de la condition physique et du bagage technique/mobilité sur la moto. Ce sont les 2 axes de travail qu’il doit cibler cet hiver…

Nathan Renkens: une solide expérience

Nathan est jeune mais compte déjà  pas mal d’années d’expérience derrière lui. C’est un battant qui ne là¢che rien mais en parallèle il doit encore beaucoup travailler son bagage technique. A partir de ce moment présent, ils doivent, lui et son entourage, se professionnaliser tant d’un point de vue sportif (condition physique) que matériel. L’an prochain il rempile pour une saison à  l’ADAC où il a les épaules pour rentrer régulièrement dans le top-10 !

Brent Van Doninck: des courses extraordinaires

« Il est parfois plus difficile de conserver un titre que de le gagner pour la première fois ». Tel fut le cas pour Brent cette année en Allemagne. A côté de cela, il a réalisé des courses extraordinaires ; des victoires en championnat de France avec 30 secondes d’avance sur le second, ou encore des duels avec Jacobi (ADAC) et Micha Boy (ONK) de très très haut niveau. Brent a, cette année encore, gagné en vitesse et en maturité. A Fermo pour sa première expérience à  l’Europe 125, il termine à  deux reprises aux portes du top 10, une performance de qualité ! Je ne serai pas surpris de le voir dans le coup dès l’an prochain…

Sportivement parlant, il a encore une bonne marge de progression sur le plan de la condition physique. Aussi sur la moto, il devra affiner son pilotage et oublier son frein arrière lors du passage au 4 temps. Côté trajectoires il peut encore évoluer également, c’est l’un des paramètres qui différencie un top 15 d’un top 5 mondial. Si il ne brà»le pas les étapes, il possède à  coup sur tous les atouts pour s’ouvrir les portes d’une carrière prometteuse. So good luck Brent !

Julien Van Stippen: concentré de talent

Julien a connu une année irrégulière et a très peu roulé à  moto. Il n’en demeure pas l’un des plus (le plus ?) talentueux de sa génération. Lorsqu’il monte en piste à  l’entraînement, il ouvre constamment de nouvelles lignes, ce que très peu sont capables de faire à  son à¢ge… Il a « l’Å“il ». L’année prochaine il doit absolument participer à  des courses internationales, sans quoi son déficit de vitesse et d’expérience sera trop important. Si le matériel et l’entourage suivent, il est capable de très grandes choses. Je lui conseillerai le championnat de France Junior et garder un pied en Belgique dans le sable. La balle est dans son camp, et c’est maintenant ou jamais…

Erik Willems: sur la bonne voie

Erik débarque lui aussi des rangs amateurs, ayant attendu impatiemment ses 12 ans afin de pouvoir s’aligner sur les courses nationales. Les résultats ne se sont pas fait attendre puisqu’il est monté sur plusieurs podiums d’entrée de jeu. A Markelo et à  Angreau, il a pris la température des courses internationales avec des résultats honorables à  la clef. Capable de rouler sur toutes les textures, il doit améliorer encore sa qualité d’appui, les virages à  plat et sa précision sur les sauts.

Doté d’une excellente condition physique, il ne doit pas se reposer sur celle-ci pour gommer ses erreurs techniques. Qu’il continue sur sa progression technique/vitesse de 2010 et à  franchir les marches les unes après les autres, il est sur la bonne voie…

Mais aussi…

Difficile de citer tout le monde, d’autres jeunes se sont révélés sur le plan national, je pense entre autre a Yente Laureyssen, Dieter Aerts, Arthur Dumont, Michiel Breugelmans ou Bryan Engelen.

Le mondial Junior en France nous a appris que les autres nations préparent la relève et qu’il faut orienter les jeunes et emmagasiner de l’expérience dès l’à¢ge de 10/12 ans. Toujours dans le soucis de privilégier la technique et la « manière » par rapport aux résultats bruts. Que les jeunes n’hésitent pas à  bouger et à  courir à  l’étranger, même si je reste persuadé que les courses nationales belges sont de qualité. Alors bon travail et bonne chance à  tous !

Texte: Yves Devlaminck | Photos: M. Hennebert, CDS & O. Evrard

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