Published On: 18 décembre 2012

C’est une tradition, chaque année en fin de saison, KTM honore la presse spécialisée en l’invitant à  essayer ses machines officielles, souvent également championnes du monde. Le genre d’invitation qui ne se refuse pas! On commence la série en donnant  un coup de projecteur sur la 250cc du Hollandais Jeffrey Herlings, qui a littéralement survolé la saison en catégorie MX2. Pour nous permettre de mieux apprécier les performances de la bête, nous avons fait appel à  Julien Vanstippen, pilote inter FMB qui dispute également le championnat d’Europe MX2. Gros gaz en perspective!

A peine installé à  son guidon, la première impression est franche et directe:  » le guidon est vachement droit! Pour le reste, elle n’est pas trop haute, je la sens fine et compacte. Je sens déjà  qu’elle va me plaire…  ». A peine parti, le jeune pilote semble avoir toujours évolué avec cette moto… Après seulement quatre tours, il s’arrête près de moi:  »Waouww c’est un truc de fou ! Tu ne peux pas t’imaginer… Le moteur est hors normes, incomparable avec tout ce que j’ai essayé auparavant. Il allonge encore et encore, jusqu’à  l’infini! »

No limits

Je lui suggère alors, dans les descentes du terrain transalpin, d’essayer soit la solution de rester sur sa vitesse et de monter dans les tours, soit de passer un rapport supplémentaire. Son avis est tranchant:  »Pfff je suis mieux sur le rapport inférieur. Pourtant, elle crie tellement qu’on pourrait croire qu’elle sature mais je sens bien qu’elle monte encore et prend de la vitesse en roulant de cette façon. J’ai un peu de mal à  m’habituer car avec la mienne, je passerais deux vitesses de plus au même endroit ! (rires) ».

     
     

Pas de doute, la boîte à  quatre rapports couplée à  un régime moteur  »no limits » (pas de chiffres officiels dévoilés mais on parlait déjà  de 17.000 tours sur la moto de Musquin en 2010 !) semble être le bon compromis pour tenir la corde en matière de performances en catégorie MX2.

Quant à  la force moteur, il reprend sans broncher dans toutes les situations. « Le premier virage du circuit est un petit appui de sable, il ne cesse de ‘se faire’ et de se casser. Avec cette moto, tu peux passer au travers sans jamais te louper. Je n’ose même pas imaginer à  Lommel ou dans le gros sable en général. Tu m’étonnes que ce soit l’arme absolue là -bas! D’ailleurs, sors le chrono, juste pour voir… « . 1’49 puis 1’48 avant de descendre en 1’47.1.  »Je peux encore descendre mais pas la peine de jouer au plus malin ».

Le must

A moi de lui demander ce qu’il pense du chà¢ssis et des suspensions… « Ben, y’a pas grand-chose à  dire, je me suis mis légèrement en vrac dans une descente et dans les vagues, et elle a corrigé de suite. Quant à  la traction, c’est le must ! Pourtant, le terrain a séché: il est vicieux et truffé de changements d’adhérence. Que ce soit sur l’angle ou en ligne, ça tracte la folie! »

Les vingt minutes d’essai se sont écoulées et c’est déjà  l’heure de rentrer la belle sous l’auvent officiel. Juste le temps pour Julien de claquer une brève séance de départs et de constater:  »j’ai essayé un départ en 2ème mais je suis obligé de laisser cirer l’embrayage sur une dizaine de mètres. En première, elle décroche comme une balle, il faut juste le bon timing pour passer la seconde. Après cela, l’allonge moteur s’occupe du reste… Et en plus, si même avec tout ça tu pars mal, les Brembo usine envoient tellement fort que tu peux te refaire au premier virage. Trop bon… »

A peine la machine frappée du numéro 84 posée sur son trépied que Julien lance au mécanicien:  »à‡a va être compliqué de remonter sur la mienne. Elle me manque déjà …  »

Texte: Yves Devlamick | Photos: Ray Archer