Essai Yamaha YZF 2014 | Test Yamaha YZF 2014: les Bleus haussent le ton !

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Ca bouge chez les Bleus ! Le millésime 2014 des YZF 250 et 450 que Yamaha vient de présenter réjouira tous ceux qui attendaient de voir évoluer en profondeur 2 machines qui n’avaient pratiquement plus changé depuis 2010. Et voilà  qu’arrivent une 450 largement remaniée et une 250 carrément révolutionnaire. On peut aujourd’hui le confirmer: cela valait la peine d’attendre !

Tout vient à  point à  qui sait attendre. Voilà  un dicton que les inconditionnels de la marque aux 3 diapasons méditeront avec bonheur. Car, depuis 2010 et l’introduction du fameux moteur inversé à  admission frontale et échappement sous la selle sur la 450, il faut avouer que les ingénieurs Yamaha ont été plutôt avares de nouveautés sur leurs machines. La 450, performante mais élitiste, n’avait pratiquement plus évolué, tandis que la 250 s’était contenté d’un nouveau chà¢ssis en 2010 avant de poursuivre sa carrière 3 années de plus dans une configuration qui faisait d’elle la dernière 250 4-temps du marché à  ne pas encore profiter d’un moteur alimenté par injection électronique. Pour autant, les 2 machines n’en restaient pas moins d’excellentes compétitrices mais les assoiffés de nouveautés et d’innovations technologiques que nous sommes avons été plus d’une fois laissés sur notre faim. Pas de ça cette année, bien au contraire !

Look et technologie partagés

Dès le premier coup d’oeil aux 2 machines, on apprécie l’évolution esthétique. Ave une ligne fluide et racée, 250 et 450 se ressemblent désormais comme 2 gouttes d’eau et ce n’est pas pour nous déplaire ! Un mimétisme qui va d’ailleurs bien au-delà  de considérations esthétiques puisque la petite 250 adopte pour 2014 un bloc à  la technologie en tous points identique à  celui de sa grande soeur. L’admission s’effectue donc par l’avant du cylindre, le bloc étant gavé d’air frais par les larges prises d’air disposées au-dessus de chaque radiateur, et l’échappement vers l’arrière. En comparaison avec un moteur conventionnel, c’est donc précisément l’inverse ! L’avantage d’une telle technologie ? Outre celui d’éveiller notre curiosité, celui de permettre un échange plus naturel entre les différents flux dans le bloc moteur, ce qui influence inévitablement la réponse et les performances, mais aussi – et peut-être surtout- celui d’offrir la possibilité aux ingénieurs Yamaha de disposer la boîte à  air à  l’avant de la machine et le réservoir beaucoup plus bas sous la selle (le tout étant accessible en enlevant un clapet situé juste au-dessus de la selle). De quoi assurer les Yam d’un centre de gravité particulièrement bas et d’une centralisation des masses optimale.

Côté échappement, le collecteur fait désormais tout le tour du cylindre avant de rejoindre le silencieux, particulièrement compact mais remarquablement efficace, tant sur la 450 que sur la 250. Ce nouveau collecteur permet de gagner en souplesse mais évite surtout de propager une chaleur excessive à  l’amortisseur arrière comme c’était le cas sur les générations précédentes. Notons que les pilotes officiels de la marque, Joël Roelants et Steven Frossard, utilisent depuis le début de cette année cet échappement en championnat MXGP.

Le chà¢ssis est à  présent commun aux 2 machines et n’a plus grand chose à  voir avec celui qu’il remplace. Géométrie revue, arrière cadre inédit, renforcements multiples, la superbe pièce d’alu a été repensée de A à  Z pour offrir aux nouvelle Yam stabilité, confort et maniabilité.

En « Racing Blue » ou en « Sports White » (cette dernière version bénéficiant de jantes anodisées noires), les nouvelles YZ-F ont un énorme capital séduction, appuyé par une finition exemplaire et un souci du détail qui caractérise depuis toujours les produits Yamaha.

De l’Italie à  la France, sous la canicule

Des machines très prometteuses sur le papier qu’il nous tardait de découvrir en piste ! Nous prenons donc la direction de l’Italie pour y rejoindre le staff Yamaha Europe qui avait élu domicile sur la très belle piste de Ponte a Egola, près de Florence, afin d’y présenter la nouvelle 450 YZF. Comme partout en Europe, il fait chaud, très chaud et la surface du circuit est particulièrement dure.

Après quelques tours de piste en configuration standard, un constat s’impose: la Yamaha mérite sa réputation de machine élitiste et le millésime 2014 ne change pas la donne. Mais la machine n’est pas inaccessible pour autant. D’autant qu’il existe un outil qui permet en quelques minutes de calmer les ardeurs du bloc 450. Cet outil s’appelle « Power Tuner » et est disponible en option. Il se branche directement sur la machine et offre la possibilité d’influer sur plusieurs paramètres de la configuration moteur.

Après avoir subi 20 minutes durant la fougue de la grosse Yam, un petit réglage concocté par Erik Eggens, l’ancien pilote de GP devenu il y a quelques années le metteur au point « maison » des Bleus, permet de reprendre la piste au guidon d’une machine transfigurée. Le moteur est bien plus docile, la puissance passe enfin au sol sans difficulté, les bras apprécient. Enfin, on prend du plaisir à  choisir ses trajectoires, on profite de la souplesse tout autant que de la santé de fer de la 450 YZ-F. Stabilité et maniabilité sont au rendez-vous sur une machine qui semble avoir trouvé un équilibre presque parfait.

Si elle n’est pas exceptionnellement confortable, la Yam est accueillante et offre un poste de pilotage irréprochable. Tout tombe parfaitement sous la main, la position, assis comme debout, est très naturelle. Seule ombre au tableau en matière de confort: la fourche avant qui ne nous a jamais semblé offrir le feeling nécessaire sur une piste sèche, glissante et bosselée à  la fois. Sans doute une question de settings mais c’est d’autant plus dommage que l’amortisseur arrière est quant à  lui de très bon niveau.

Efficacité à  tout prix

Pour avoir le plaisir d’assister aux premiers tours de roue de la toute nouvelle 250 YZF, direction la France et la piste superbement préparée du MC Nord 77. Ici aussi, il fait chaud. Près de 40°C même. Trop chaud pour rouler? Pas quand il s’agit de découvrir en avant-première une machine qui s’annonce comme la grosse sensation des paddocks MX l’an prochain…

Car oui, la Yamaha 250 YZF risque de faire mal. Elle offre des prestations certes bien moins spectaculaires que sa grande soeur mais c’est tout simplement un concentré d’efficacité. Ici aussi, l’injection électronique vous permet de vous concocter le moteur le plus adapté à  votre pilotage et aux conditions de course, mais c’est quoi qu’il arrive 100% efficace. Hyper complet, le nouveau bloc Yamaha impressionne par sa réponse musclée à  tous les régimes. Très souple en bas, bien secondé par une boîte bien étagée, il fait preuve d’une surprenante volonté à  mi-régimes et monte relativement haut dans les tours avant de s’essouffler. On le répète, rien de spectaculaire mais un moteur qui permet d’aller chercher la motricité à  tout instant et qui offre aussi la possibilité d’aligner les tours sans y dépenser une énergie folle. Voilà  qui fera sans doute la différence en fin de manche…

La partie-cycle est du même tonneau. La moto qui, rappelons-le, partage son nouveau cadre alu avec la 450, n’est pas exceptionnellement fine mais la position est néanmoins excellente et la machine se place avec facilité dans les virages plus serrés. Les suspensions sont ici irréprochables, confort et rigueur de fonctionnement étant au rendez-vous. Contrairement à  ce que le gabarit légèrement imposant (parce que identique à  celui de la 450) pourrait laisser penser à  l’arrêt, la petite YZF est donc plutôt légère, même si son point fort réside indéniablement par son comportement particulièrement sain en lignes droites.

Un chà¢ssis facile, un moteur complice: vous l’aurez compris, la nouvelle 250 YZ-F s’inscrit dans la lignée de celle qu’elle remplace mais place indéniablement la barre encore un peu plus haut. Facile à  prendre en mains, elle sera la machine idéale pour celui qui découvre la catégorie mais n’en oublie pas pour autant de se montrer à  la hauteur des exigences du pilote chevronné, lequel trouvera en elle une moto particulièrement complète. Sans compter que le fameux « Power Tuner » a vite fait de rendre le moteur plus explosif et notamment de compenser le léger manque d’allonge constaté en configuration « stock ».

Les Yamaha YZF 250 et 450 2014 sont les héritières d’une lignée de machines qui, depuis la fameuse YZF 400 avec laquelle Andrea Bartolini est devenu champion du monde en 1999, ont toujours montré la voie à  suivre en matière de motocross 4-temps. Elles ne devraient pas décevoir. Parlez-en à  votre dealer officiel Yamaha !

Texte: Olivier Evrard | Photos: M. Zanzani, R. Archer & B. Swijgers

Tarif Yamaha 2014

YZ250F:  8170 €
YZ450F:  8470 €
YZ125:    6960 €
YZ250:    7765 €
YZ85:      4595 €

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