Interview Kevin Fors | Kevin Fors: « Je veux gagner en régularité ! »

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Après 2 saisons faites de hauts et de bas au guidon de la Yamaha du team Kemea/Reytec, Kevin Fors a trouvé refuge sous l’auvent du team italien KTM/Silver Action. L’ex-champion de Belgique MX2 y sera la coéquipier de l’Espagnol Jose Butron. Avec la ferme intention de poursuivre sur la lancée de l’excellente fin de saison qu’il a signée l’an passé !

N’y avait-il plus de place pour toi chez Kemea/Reytec? Ou souhaitais-tu changer d’air en partant dans un autre team ?

Kevin Fors: « Je me sentais bien chez Kemea/Reytec. Nous n’avions certainement pas la meilleure machine mais la collaboration avec mon mécano était excellente. Pour cette raison en particulier, je souhaitais poursuivre avec eux cette année. Ils m’ont fait attendre très longtemps avant de me donner une réponse définitive. J’ai eu droit à  beaucoup de « peut-être » et au final ils n’ont pas été très corrects avec moi. Ils sont partis à  la recherche de nouveaux pilotes car ils voulaient des pilotes certains de jouer le top-10. On m’a laissé croire qu’il y aurait de la place pour un 3ème pilote, avant de me faire savoir finalement qu’il n’y aurait plus de place pour moi. Sur le coup, j’étais non seulement très déçu de cette décision de la part du team, mais d’autant plus de la façon dont les choses se sont passées. »

Tu as heureusement pu rebondir rapidement en trouvant un bon guidon !

Kevin Fors: « Vu que la réponse de Kemea tardait à  arriver, je dois dire que je m’étais préparé à  cette décision. J’étais sur mes gardes ! J’ai pris contact avec plusieurs teams et certains se sont montrés intéressés. TM notamment. J’ai été jusqu’à  essayer leur machine mais elle ne me convenait pas. J’ai ensuite eu contact avec le team italien KTM/Silver Action. Le courant est passé directement. C’est un petit team, très familial, qui sait aller directement à  l’essentiel. Ce sont des passionnés et ils ont clairement une excellente machine ! »

Avec la KTM 250 SX-F, tu retrouves également une machine avec laquelle tu as notamment été champion de Belgique en 2011.

Kevin Fors: « Oui, en beaucoup mieux ! Dès que j’ai pu essayer la machine de Butron, il était clair dans ma tête que je voulais à  tout prix rejoindre Silver Action. Mais c’est clair que je retrouve une machine sur laquelle j’ai déjà  certains repères. »

Jose Butron sera le pilote numéro 1 du team. Avoir un tel coéquipier, c’est évidemment enrichissant ?

Kevin Fors: « Je l’ai rencontré il y a 2 semaines chez lui en Espagne. C’est quelqu’un de très abordable, très ouvert, qui ne se pose pas de question. J’ai l’impression qu’il se contente de se donner à  100%. Evidemment, c’est une réelle opportunité pour moi que d’avoir un pilote de son niveau comme coéquipier. Je pourrai sans doute apprendre beaucoup en observant sa façon de travailler et la manière dont il aborde un GP. Ses résultats sont aussi la preuve que la moto du team est performante. »

Certains pilotes partent, d’autres arrivent,… les choses bougent en MX2. Comment espères-tu te positionner dans la catégorie cette année ?

Kevin Fors: « La seule chose que je peux dire aujourd’hui, c’est que la concurrence sera rude. Même si certains ténors montent en MXGP, d’autres très bons pilotes arrivent, comme Seewer ou Guillod, de sérieux nouveaux clients même s’ils sont issus du championnat d’Europe. Je peux donc difficilement me prononcer avant que la première course n’ait eu lieu. Par contre, j’aimerais cette année jouer un résultat au championnat en trouvant la régularité qui m’a manqué jusqu’à  présent. J’espère rouler régulièrement du top-10 ou top-15 en fonction des GP. »

Ces 2 dernières saisons, tu as souvent été pénalisé par de mauvais départs…

Kevin Fors: « En effet, j’ai régulièrement dà» effectuer des remontées du fond du peloton en 2012 et 2013. Je pense que la Yamaha manque légèrement de puissance et cela nous a handicapés lors des départs. Or, ils sont très importants car le peloton MX2 est très homogène, les temps sont très serrés. Dès lors, tout se joue dans les premiers tours. Si tu n’es pas dans le bon wagon dès le départ, il est très difficile de signer un bon résultat. J’espère vraiment que la KTM m’aidera à  progresser sur ce point ! »

En 2013, tu as néanmoins signé une excellente fin de saison. Un déclic ?

Kevin Fors: « Après une saison faite de hauts et de bas, j’ai roulé à  Bastogne le pire GP de ma carrière. J’étais stressé et je n’ai jamais trouvé mes repères sur le circuit. Peut-être y avais-je déjà  trop roulé à  l’entraînement, dans des conditions très différentes de celles d’un GP ? Toujours est-il que j’ai vraiment été faché sur moi-même après ce GP de Belgique loin de mes espérances. Je crois que c’est en partie cela qui m’a boosté pour les dernières courses de la saison ! Je suis particulièrement heureux de la façon dont j’ai pu rouler sur les 2 derniers GP. »

On parle beaucoup de la mondialisation du championnat opérée ces dernières années. Qu’en penses-tu personnellement ?

Kevin Fors: « D’une part, le fait que le championnat s’internationalise est une excellente chose pour le sport. Sur le plan personnel, j’aime aussi voyager dans des pays où je n’aurais sans doute jamais été si je n’avais pas roulé en GP. C’est très enrichissant ! Par contre, ces GP overseas, cela complique tout pour beaucoup de teams et de pilotes. Le budget à  trouver pour disputer ces courses est énorme. Si l’an prochain je ne peux plus rouler en GP, ce sera à  cause de ces courses. Et je ne serai sans doute pas le seul, c’est difficile pour tout le monde. D’ailleurs, il suffit de parcourir la liste des pilotes engagés pour la saison 2014. A peine plus de 25 pilotes en MXGP, c’est triste ! »

Quel sera ton programme en marge du mondial MX2 ?

Kevin Fors: « Je disputerai le championnat d’Italie dont la première course a lieu ce premier week-end de février ainsi que les championnats de Hollande et de Belgique. Chez nous, je roulerai à  nouveau en Open avec une machine MX2, même si je prendrai sans doute une 350 SX-F sur les circuits de sable. L’an passé, j’ai souffert à  Mol ! Par contre, le championnat d’Italie m’empêchera d’être au départ à  Valence. »

Texte: Olivier Evrard | Photos: CDS

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