Published On: 3 mars 2014

Le premier GP de la saison 2014 est derrière nous mais il est sans doute encore temps pour passer en revue les principaux pilotes de la catégorie MXGP en se posant la question de savoir dans quelle catégorie on peut les ranger: challenger ou outsider? Entendons nous tout d’abord sur le sens des mots: le ‘challenger’ est le sportif qui peut légitimement prétendre à  à  ravir son titre au champion en titre tandis que l »outsider’ est le sportif qui a normalement peu de chances de gagner et dont la victoire constituerait une surprise.

Le champion en titre

Antonio Cairoli : Intraitable depuis la saison 2010, le pilote transalpin est le grand favori de cette saison 2014. Comme chaque année, il s’est entraîné en Sardaigne et a peaufiné sa préparation en réalisant un parcours quasi parfait lors des internationaux d’Italie. Un contact avec Steven Frossard a Montevarchi l’a empêché de décrocher le titre MX1. Ses qualités n’étant plus à  démontrer, il semble au point sur le plan de la préparation physique. Sa passion pour le pilotage reste intacte. A Losail, il souffrait d’une blessure à  la cheville mais Antonio est un pilote intelligent et volontaire et il est parvenu à  monter sur le podium. Même quand cela ne va pas, Cairoli marque des points. Il devrait se retrouverai mieux de sa forme aux environs du mois de juin.

Les challengers

Clément Desalle : Le titre, Clément court après depuis de nombreuses années. Régulièrement vice-champion du monde derrière Cairoli, il ne lui reste qu’une marche à  gravir pour accomplir son rêve. Son seul et unique problème réside dans le fait que cette marche est occupée CAiroli qui, chacun en convient, est un coureur hors normes. Parfaitement remis de sa blessure des nations, il était apparu serein et en pleine forme à  Lacapelle-Marival pour sa seule et unique course de préparation. Paradoxalement, si l’on regarde ses performances, il a souvent fait jeu égal avec l’Italien mais il a perdu de gros points à  Valkenswaard et lors des deux secondes manche en Italie. Il a mal démarré la saison 2014 en laissant déjà  une quinzaine de points à  Cairoli et, plus important, en laissant peut-être s’insinuer le doute: ‘je n’étais pas à  l’aise’, ‘nous pensions que j’étais prêt mais il faudra peut-être plus de temps (pour me rétablir)’…

Gautier Paulin: Second en 2013 du classement provisoire, en bagarre avec Clément Desalle, le pilote Kawasaki avait achevé sa saison sur une malencontreuse chute en Allemagne à  Lausitzring. Revenu en fin de saison pour accumuler du roulage avant les Nations, il n’était pas apparu dans de grandes dispositions pour les ultimes échéances. Uniquement présent à  Montevarchi, où il remporte les deux manches devant Frossard et Van Horebeek, il repart une nouvelle saison au sein d’une équipe qu’il connaît bien et avec les mêmes objectifs, a savoir le titre mondial en fin de saison.Pour Gautier, la saison des GP démarre on ne peut mieux puisqu’il remporté sans discussion le GP du Qatar. C’est bon pour le moral!

Les deux pilotes suivants sont des jeunes pilotes dont l’objectif à  terme est l’obtention d’un titre de champion du monde. Leur enthousiasme nous incite à  les mettre dans la liste des challengers.

Tommy Searle : Auteur d’une bonne première saison en catégorie reine en 2013, l’Anglais avait rencontré des difficultés en début de saison avant de monter en puissance à  partir du GP de France. De par ses origines, Tommy sait rouler dans les conditions boueuses et sur les terrains durs. Il n’est cependant clairement pas au niveau de ses rivaux directs dans le sable. Sixième en 2013, il peut légitimement espérer faire mieux en 2014 malgré ses réticences à  vouloir s’entraîner dans la silice. S’il poursuit dans la dynamique qu’il avait affichée aux Nations, il devrait décrocher un premier podium au général et pourquoi pas une victoire.

Jérémy Van Horebeek : Le podium, Jérémy Van Horebeek a couru après tout au long de l’année sans pouvoir monter dessus. Après un début de saison compliqué suite à  une blessure au pouce, il avait ensuite pris la fà¢cheuse habitude de réaliser une bonne manche sur deux, ce qui lui a valu de passer à  côté du podium à  de nombreuses reprises. Débarqué chez Yamaha Rinaldi, il aura la lourde tà¢che de faire briller une moto et une marque aux abois depuis trois saisons. Alors certes, avec l’obtention du titre MX1 lors du championnat d’Italie, on peut penser qu’il se trouve sur la bonne voie, mais la tà¢che sera plus compliquée en MXGP.

Les outsiders

Ken De Dijcker : Blessé au poignet lors d’une sortie hivernale en enduro, le grand Ken ne pourra pas participer à  l’intégralité du championnat. Absent samedi à  Losail, il loupera certainement les GP outre-mer avant de faire son retour au guidon de sa KTM. Conservé chez KTM après sa formidable saison 2013 au terme de laquelle il a fini troisième du classement final MX1 et a remporté les Nations avec la sélection belge, jouant un rôle majeur dans l’obtention du trophée. Ken a réalisé une très bonne saison 2013 suite à  un entraînement hivernal bénéfique aux côtés du champion du monde. Contrairement aux années précédentes, il a gagné en constance et il sait désormais jouer les trouble-fête sur tous types de tracés. Sans aucun doute, il sera d’une grande aide pour Cairoli pour l’obtention d’un huitième titre s’il arrive à  prendre des points aux rivaux de son leader.

Kevin Strijbos : Quatrième en 2013 pour son retour en jaune, le pilote Suzuki espère conserver sa position en 2014 malgré une blessure qui lui a fait perdre quelques semaines durant l’hiver. Uniquement aligné à  Lacapelle-Marivale où il a remporté la première manche avant de connaître un problème mécanique en seconde, il semble au point en ce début de saison. Samedi, à  Losail, il a été un peu décevant mais la veille il avait toutefois remporté la manche qualificative. Rappelons que l’an dernier, il avait gagné les trois manches à  Mantova et fait bonne impression à  Valence mais qu’il n’avait pu confirmer sur les deux premiers GP. Sera-ce le même scénario cette année? Faisant parti des vétérans de la catégorie, il sait toutefois gérer un championnat et il possède un bagage assez complet pour remporter des manches et monter sur les podiums. Comme De Dijcker pour Cairoli, il pourrait s’avérer être un allié de poids pour Desalle dans la quête du titre.

Steven Frossard : Après deux saisons sans résultat suite à  de multiples blessures (genou, pied), l’ancien pilote Rinaldi a trouvé refuge chez KRT pour la saison 2014. En conservant un guidon officiel, il bénéficie cette saison de l’aide de Pro Circuit et de Monster Energy. Pour sa reprise, il monte sur le podium à  Montevarchi et a montré de bonnes dispositions à  Lacapelle-Marival avant d’abandonner dans l’ultime manche. En outre, il a réussi son entrée en matière en MXGP puisqu’il termine quatrième à  Losail. Pilote volontaire et décidé à  rebondir, il devrait faire parler de lui cette année et il devrait contrarier les plans de nombreux ‘cadors’ et peut-être même de son coéquipier Gautier Paulin .

Evgeny Bobryshev : Seul représentant du premier constructeur mondial en 2013, le Russe Evgeny Bobryshev a signé plusieurs podiums de GP mais a aussi connu une demi saison assez compliquée. Perdu dans ses réglages, dans sa tête et dans les classements, il lui aura fallu attendre les quatre derniers GP pour montrer sa vraie valeur. Nul doute que les dirigeants Honda n’accepteront pas de leurs pilotes trop d’inconstance. 2014 étant la dernière année de contrat du Russe, il doit tout faire pour conserver sa place ou obtenir un bon guidon compte tenu de l’arrivée de nombreux pilotes MX2, si la limitation d’à¢ge reste d’application.

Max Nagl : En débutant la saison 2013, suite à  sa blessure lors du cross international de Mantova, Max Nagl ne pouvait espérer réaliser une bonne saison. Handicapé dès le GP inaugural, il avait dà» déclarer forfait pour la Thaïlande. La suite de sa saison fà»t semée d’embà»ches et de désillusions. Après un hiver sans pépin où on l’a vu apparaître sur le championnat Italien, il saura certainement tirer parti de sa faculté à  signer des holeshots pour réaliser de bonnes courses parmi un groupe de pilotes dont il a sensiblement la même vitesse. Max a d’ailleurs confirmé tout le bien que nous pensons de lui en terminant deuxième du GP du Qatar ce samedi et en remportant une une manche.

David Philippaerts : Après une saison difficile au sein de l’équipe Italienne Honda Gariboldi en 2013, l’ancien champion du monde retrouve une moto qu’il connaît bien, à  savoir la Yamaha, mais il repart en 2014 en tant que pilote privé avec un support de Yamaha Europe et de Yamaha Rinaldi. Concernant le matériel dont l’Italien disposera, pas de doute, sa moto sera compétitive. Concernant son pilote, l’envie et la motivation sont encore là  mais sera-t-il encore en mesure de créer la surprise comme il l’avait fait au Mexique en 2012 en remportant une manche (seule victoire de Yamaha cette année-là ) ou en intégrant régulièrement le top 5 ?

Texte : M.Capton