Enduro FMB - Buzancy

L’enfer était dans les ornières à Buzancy

L’enfer était dans les ornières à Buzancy
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Autant le dire tout de suite, l’enduro de Buzancy 2014 laissera des souvenirs. Il est même probable que l’on en parlera encore dans quelques années. Pour ceux qui ont connu : c’était comme Warnant 2013… en pire ! Au menu des festivités : de la boue et encore de la boue en plus des ornières profondes (souvent monotraces) et des nuées d’orage violentes qui sont régulièrement venues remettre une petite dose d’humidité pour être bien certain que nous n’en manquions pas. Mais c’était un bel enduro, un vrai, comme on en voudrait plus, conjonction des mots « dur » et « endurer »…même si les Ligue 1 se sont vus généreusement dispensés de leur 3ième tour pour cause de spéciales impraticables. Il n’y en avait pas beaucoup pour s’en plaindre !

Goblet fait le scratch

Dans des conditions aussi difficiles, on se doutait que les pilotes belges Inters allaient être difficiles à battre et ce fut bel et bien le cas puisque le premier pilote non belge est un…Suisse (Christophe Robert) et il n’est que 4ième. C’est donc Jeff Goblet qui a été le plus rapide mais surtout le plus régulier car son seul scratch de la journée dans la troisième spéciale a surtout été accompagné par 2 secondes places et une troisième, tandis que Kévin Gauniaux (qui signe son plus beau résultat de la saison) a commis une erreur en chutant dans cette même spéciale 3. Chute sans gravité, simplement due à la perte de l’avant dans cette mer de boue mais chute décisive puisqu’elle coûte 10 secondes et la victoire finale au Disonais qui en termine à 7,4 sec de l’officiel Husqvarna.

Kévin Gauniaux termine second au guidon de sa Sherco officielle.

Kévin Gauniaux termine second au guidon de sa Sherco officielle.

Pour compléter le podium, malgré un temps scratch dans la toute première spéciale du jour, on retrouve Cédric Crémer à 7 secondes de Gauniaux. Le grand perdant de la journée est sans aucun doute Cédric Mélotte qui passe complètement à côté de son sujet dans la spéciale de prairie et finit ses deux passages très loin des hommes de tête. Dans cette catégorie Inter, les inters belges et les inters suisses étaient regroupés et c’est donc en 5ième position au scratch que Thierry Klutz termine (décidément le « vieux » n’a pas fini de nous étonner et on peut compter sur lui quand c’est dur). Jonathan Rosse (un Suisse particulièrement spectaculaire) termine 6 ième devant Mélotte (qui va quand même prendre les points du 5ième  – 16 points- au championnat belge puisque les pilotes Suisses ne seront évidemment pas comptabilisés). Suivent ensuite Wim Vanderheyden, Micka Vuckcevik et un Thierry Wansart très en forme pour compléter le top 10.

Mathias Mathon; podium en Espoirs !

Mathias Mathon; podium en Espoirs !

En Ligue 1, les meilleurs pilotes étaient incontestablement français (avec Eric Lorrain au-dessus du lot). Il faut aller voir en 13ième position au scratch pour trouver le 1er Belge qui gagne du même coup la catégorie Nationaux : Nicolas Ancelin. L’exploit est d’autant plus remarquable que Nicolas n’a pas pris de pénalités et précède le meilleur Espoir du jour Grégoire Hussin qui prend une petite minute. Piette et Schepens complètent le podium Nationaux tandis qu’ Anthony Vilain et Mathias Mathon complètent le podium des Espoirs.

Et les autres?

Tout d’abord, un grand coup de chapeau aux 2 jeunes pilotes belges qui ont pris le départ en 50 car ils ont été au bout de l’effort et dans de telles conditions c’est un exploit. Mike Robert est le premier classé. Il a eu beaucoup de mal à sortir de la spéciale 2 avec une moto pas du tout adaptée à l’exercice mais il précède pourtant Olivier Charlier dont le moteur montrait de gros signes de fatigue et qui n’est sorti de la spéciale qu’avec l’aide de papa. Bravo les jeunes, ce que vous avez fait est très bien!

buzancy_anthonyVilain

Plusieurs autres 50cc étaient inscrits mais n’ont pas terminé. Quant à Mike, Papa Jean-Michel n’a pas pu l’aider car lui aussi roulait. Il termine d’ailleurs 3ième en catégorie Expert derrière l’inusable Dany Crosset (4ième au scratch en Ligue 2 derrière 3 pilotes Suisses) et notre représentant perpétuel aux ISDE Pierre Schmits. Au passage, signalons que ces 3 pilotes, tout comme Vincent Sluse qui gagne la catégorie Gentlemen devant Philippe Ligot,  et enfin Philippe Depoorter sont les seuls pilotes belges à ne pas avoir pris de pénalités sur les 232 pilotes inscrits en Ligue 2 ; c’est dire la difficulté. En ligue 3, C’est Maxence Duvivier qui remporte la catégorie Randonneur devant Mathias Van Hoof et David Bereaux bien que tous aient pris des pénalités.

Jonathan Rosse est un pilote Suisse...et généreux !

Jonathan Rosse est un pilote suisse…et généreux !

Et la coupe ?

Ben….pas vu pas pris…c’est un peu l’habitude en enduro, non ? De la coupe sauvage en spéciale, il y en a eu (on a même des photos qui le prouvent). C’est un peu l’habitude, même si de nombreux pilotes respectent scrupuleusement le tracé, y compris si les banderoles sont cassées…
Je dirai simplement : bravo aux commissaires qui ont passé leur journée à réparer les banderoles et à taper du marteau car sans eux,  pas d’enduro. Mais, dans la prairie, il s’est quand même passé deux ou trois trucs pas très réglos…

Coup de gu…

Franchement, cet enduro a été organisé de main de maître par une équipe de plus de 250 bénévoles encadrée par quelques personnes ultra-dévouées à notre sport. Pas question donc ici de critiquer l’organisation car dans des conditions pareilles, il fallait le faire et ils l’ont parfaitement fait. Il y a avait des bénévoles partout, à chaque croisement de route, dans les rares villages traversés…

Par contre la gestion SPORTIVE de l’épreuve a connu un couac : les pilotes Ligue 2 ont été priés de faire leur second tour comme si de rien n’était et ce dans son intégralité alors que la décision a été prise très tôt de ne pas prendre ce second tour en compte car les spéciales étaient devenues impraticables ? OK sur la décision d’annuler le tour, on peut comprendre, mais les pilotes se sont farci les 70 kilomètres d’enfer pour strictement rien puisque l’on n’a absolument pas tenu compte de leur effort. Il aurait pourtant été plus logique de ne classer QUE les pilotes qui ont pointés à tous les contrôles de passage, y compris ceux du second tour. Plutôt que cela, le classement a été établi sur base des positions au terme du premier tour, y compris pour les très nombreux pilotes qui ont abandonné au cours du second tour ou même pour les pilotes qui n’ont pas pris le départ du tout. Des pilotes qui ont donc fait les deux tours se voient ainsi précéder au classement par des pilotes qui ont rechargé après un tour et sont rentrés à la maison : pas cool et pas du tout dans l’esprit « enduro ».

Prochain rendez-vous: dans 2 semaines, chez les cousins du Club de Rocroi pour ce qui devrait encore être un enduro magnifique, surtout si il ne pleut pas !

Texte: Frédéric Sente | Photos : ASphoto

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