Interview Jeffrey Dewulf

Jeffrey Dewulf ambitieux !

Jeffrey Dewulf ambitieux !
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Dans l’ombre des stars du championnat de Belgique, Jeffrey Dewulf est l’outsider par excellence. Le pilote soutenu par le dealer Yamaha de Ternat SDS Racing et le spécialiste Fox et Oakley Jaxstore (La Louvière) a terminé au pied du podium à Gemert ce week-end dans l’épreuve d’ouverture du championnat de Hollande. Dimanche, il fera à nouveau partie des hommes en vue à Moerbeke pour le premier round du championnat de Belgique, prêt à profiter du moindre faux pas d’un des favoris pour leur voler une des places sur le podium. A 23 ans, le flandrien s’apprête à vivre une saison 2015 pour le moins chargée.

MCLB, FMB, ONK, MXGP,… ton programme pour cette saison est plutôt chargé !

Jeffrey Dewulf: « L’an passé, j’ai donné la priorité au championnat MCLB mais j’ai cette année d’autres ambitions. Ma priorité ira aux championnats de Hollande et de Belgique. Je n’ai encore que 23 ans et j’ai donc encore pas mal d’ambitions.  En Hollande, je pense pouvoir jouer le titre. En Belgique, le podium peut être accessible en étant régulier. Je vise au minium le top-5. Je serai aussi sur quelques GP, comme ceux de France, de Hollande ou d’Allemagne. Après avoir été champion à la MCLB l’an passé, beaucoup de gens voulaient me revoir cette année sur tout le championnat mais je crois avoir pris la bonne décision en voulant viser plus haut. »

Il n’y aura pas de concurrence de dates entre les championnats belges et hollandais ?

Jeffrey Dewulf: « Si, malheureusement. Je pense que je ne pourrai pas aller à Orp-le-Grand. En tant que pilote belge, c’est dommage de devoir donner la priorité à une course à l’étranger mais je compte vraiment sur le championnat hollandais pour montrer de quoi je suis capable. C’est dommage de rater Orp car, contrairement à ce que pensent beaucoup de gens, je n’aime pas que les circuits de sable, un circuit comme Orp me plaît beaucoup aussi ! »

Tu as beaucoup travaillé cet hiver. Tu penses avoir passé un cap ?

Jeffrey Dewulf: « L’an passé, j’ai eu l’impression de manquer un peu de confiance en moi. J’ai rarement pris de bons départs mais j’ai malgré tout signé quelques bons résultats. A présent, je pense que j’aborde la saison avec davantage de maturité. J’ai passé un bon hiver. On a beaucoup travaillé, je me sens donc vraiment prêt ! »

Tu t’entraînes beaucoup avec Steve Ramon. Avoir quelqu’un comme lui à tes côtés, cela doit être quelque chose de très précieux !

Jeffrey Dewulf: « Evidemment ! Steve a énormément d’expérience. Il sait aussi comment s’entraîner efficacement et il m’aide beaucoup à ce niveau. Il me donne beaucoup de conseils d’une manière générale, je lui dois beaucoup ! C’est quelqu’un que beaucoup trouvent très discret, voire timide, mais nous sommes amis depuis plusieurs années maintenant et j’en suis très heureux.  Nous habitons à quelques minutes l’un de l’autre, cela nous permet de nous voir souvent et de travailler très souvent ensemble. »

Jeffrey Dewulf à Orp-Le-Grand l'an passé.

 

Tu roules cette année pour le team Jaxstore mis sur pieds par Joris Hanon. Un petit coup de pouce toujours bienvenu ?

Jeffrey Dewulf: « Par les temps qui courent, être aidé, c’est vraiment être privilégié. Le soutien que je reçois de Joris Hanon et de ses partenaires me fait vraiment plaisir car, même lorsque l’on a un bon niveau, il n’est pas facile d’attirer des partenaires pour un pilote de motocross aujourd’hui. Etre intégré dans une équipe comme Jaxstore, cela me permet d’être bien dans ma tête et cela m’apporte encore plus de motivation. »

Que penses-tu du regroupement des catégories Inters MX1 et Inters MX2 en championnat de Belgique ?

Jeffrey Dewulf: « C’est très difficile d’avoir un avis là-dessus. Je pense que c’est typiquement le genre de problème sur lequel on va avoir 10 pilotes favorables et 10 qui ne le seront pas. Mis à part le fait qu’ils seront désavantagés au départ, je pense que cette formule va surtout aider les pilotes MX2 à augmenter leur niveau car il y aura inévitablement un effet d’entraînement. Dans le passé, il y avait souvent trop de différence entre les premiers et le reste du peloton en MX2, ce qui n’est évidemment pas l’idéal pour permettre aux meilleurs de progresser. Au final, je pense donc que la formule est bonne. »

Et la règle qui veut qu’un pilote dispute l’intégralité du championnat de Belgique pour pouvoir être sélectionné pour le Motocross des Nations ?

Jeffrey Dewulf: « C’est une règle un peu étrange. Je ne pense pas qu’elle était nécessaire et je trouve un peu dommage d’en arriver là. Mais bon, c’est comme cela et ce n’est pas à nous de prendre ces décisions-là. Les pilotes sont là pour rouler, même s’ils expriment souvent leurs avis par rapport aux règlementations mises en place. Ce qui n’empêche pas la FMB de prendre les décisions qu’elle souhaite prendre. On n’a pas le choix, on doit accepter. »

On te sait rapide dans le sable, on sait aussi que Steve Ramon fait chaque année partie de favoris à l’enduro du Touquet. A quand une participation ?

Jeffrey Dewulf: « Cela me tente, c’est sûr ! Mais cela demande énormément d’investissement. Il faut une moto tip-top et cela demande beaucoup de travail. J’ai pu voir tout ce que Steve a fait cet hiver pour se préparer, c’est impressionnant ! Et quand on voit comment cela s’est terminé… Il faut avoir un mental solide. L’an passé, j’ai disputé presque 40 courses. Personnellement, après une telle saison, j’ai besoin de me reposer un peu. C’est donc difficile à combiner avec une saison complète de motocross. Si je me lance le défi de faire le Touquet, j’aimerais pouvoir faire tout le championnat des courses sur plage. C’est le genre de choses qui se prépare dès le début de saison. Pourquoi pas en 2016 ? »

Tu disputeras donc cette année quelques GP. N’ambitionnes-tu pas de disputer une saison complète ?

Jeffrey Dewulf: « Je peux difficilement estimer si j’ai ou pas le niveau pour rouler en GP. Sur le championnat de Belgique, je ne pense pas que des pilotes comme Kevin Strijbos ou Jérémy Van Horebeek roulent vraiment à 100%. En GP, ils ajoutent le petit plus qui fait qu’ils sont vraiment difficiles à suivre. Personnellement, je commencerai à penser à participer à une saison de GP quand je saurai les suivre en Belgique, que je monterai sur des podiums. Terminer 20ème en GP ne m’intéresse pas. Je suis assez réaliste par rapport à cela. Rêver des GP, c’est facile. Mais une fois qu’on est derrière la grille, c’est le moment de montrer que l’on sait rouler. Et c’est souvent moins évident ! Cette année, en disputant 4 ou 5 GP, j’espère prendre le rythme et pouvoir me rapprocher des temps des meilleurs sur le championnat de Belgique. »

 

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