Après avoir dévoilé en Italie sa gamme cross 2016 totalement revisitée, KTM nous faisait mettre le cap sur la France et sur le petit hameau de Neuveglise (St Flour) avec pour décorum le massif du Cantal pour nous y présenter sa nouvelle gamme enduro. Une gamme qui évolue en douceur, les ingénieurs autrichiens se contentant cette année de peaufiner des machines qui font pour la plupart office de références dans leur catégorie respective. Le mieux n’est-il d’ailleurs pas souvent l’ennemi du bien ?
Par Christophe Bertrand
C’est dans le cadre du KTM Mania que les Oranges version 2016 nous sont livrées. Les fanatiques de l’innovation technologique à tout prix seront déçus. Il n’y a clairement pas de quoi s’emballer à ce niveau avec le millésime 2016 de la gamme enduro autrichienne. Après avoir fait évoluer sensiblement leurs machines en 2015, les Autrcihiens ont préféré jouer cette année la carte du « on prend les mêmes et on recommence », seules quelques petites améliorations étant au programme. Pas de révolution donc, mais plus une sage évolution. Ce qui n’empêche pas KTM de présenter une nouvelle fois une gamme enduro aussi complète qu’attractive, avec des modèles aux caractères très marqués. De la 500 4-temps à la 125 2-temps, il y en a clairement pour tous les goûts… et tous les niveaux !
Malgré un habillage commun et une partie cycle très similaire en apparence, toutes ces motos présentent des caractéristiques propres qui les rendent en effet bien différentes. Pour rappel, toute la gamme bénéficie de l’incontournable démarreur électrique (excepté la EXC125), de l’embrayage hydraulique, d’un sabot moteur de série et de protège-mains… sans oublier l’agrément de pilotage que leur confère toujours cet esprit « Ready to race » cher à la marque.
KTM ne se repose pas pour autant sur ses lauriers et c’est sur un site totalement dédié à la pratique du Tout-Terrain que je vais me faire une idée plus précise des qualités (ou défauts) de chaque modèle (8 au total) et vous faire partager mon ressenti. Passage en revue…
Les 4 temps
450 4T : l’étalon
La référence de la catégorie s’adresse plutôt aux pilotes confirmés, la maîtrise de la puissance est indispensable. Que ce soit en franchissement ou en spéciale, le dynamisme du bouilleur nécessite de rouler sur le rapport supérieur afin de profiter au mieux de sa plage de puissance. Très performante entre les banderoles, elle s’inscrit parfaitement dans les épingles serrées mais se révèle surtout très performante lors des longues accélérations.
Une bonne technique et un minimum de physique sont requis pour apprécier au mieux cette 450.
250 4T : l’accessible
Passage sur la benjamine de la catégorie en rupture totale avec sa grande sœur. Très abordable, il s’agit d’une moto souple et efficace qui grâce à son petit moteur et à sa légèreté offre une impression d’assurance en toutes circonstances. Evidemment, pour chasser le chrono, il faudra monter dans les tours mais elle fera le bonheur d’une majorité de randonneurs qui la trouveront largement performante et peu fatiguante.
Lors du test franchissement en sous-bois, ça tracte tout en douceur, impossible de la faire caler, les amateurs apprécieront…. Les plus chevronnés pourront quant à eux lui reprocher un manque de rigidité dans les portions plus roulantes.
350 4T : la polyvalente
Avec le best-seller de ces dernières années, on a ici à faire à une moto qui s’adresse aussi bien au compétiteur qu’à l’amateur en recherche de sensations fortes.
Très docile sur les bas régimes, cette 350 distille sa force moteur dès les bas-régimes, offrant un couple très appréciable dans les parties sinueuses et une allonge moteur impressionnante lorsque le terrain l’impose, que ce soit dans les longues grimpettes ou sur les spéciales typées cross. L’arme absolue en toutes circonstances.
Sur le tracé tortueux, le panel de difficultés proposées permet de se faire une idée précise des performances de cette cylindrée. Il nous manquait juste un peu de boue pour vérifier sa traction en condition extrême, mais au vu des difficultés rencontrées sur notre terrain de jeu et la facilité avec laquelle nous les avons abordées, se poser la question est déjà y répondre.
500 4T : la redoutable
La plus impressionnante de la gamme 4T mérite le respect. A son guidon, un sentiment de surpuissance lors des premiers mètres fait très rapidement place à un plaisir de pilotage dicté par la grosse dame. Ici, c’est elle le Boss mais une fois apprivoisée, le binôme peut devenir excessivement efficace.
Condition sine qua non, un niveau technique supérieur à la moyenne pour l’emmener dans l’extrême et un gabarit adapté à la bête ne sera pas un luxe.
Les 2 Temps
En attendant l’apparition de l’injection sur les modèles 2017, « les cylindres à trous » évoluent également en douceur.
125 2T : pour faire ses gammes
La petite récolte pas mal de suffrages grâce à son côté fun et réactif. Pour les amoureux du couple moteur il faudra repasser, celle-ci s’exploite à l’embrayage et en jouant du sélecteur de vitesses mais dès que vous l’emmenez dans les mi-régimes et plus haut encore, la 125 se révèle redoutable et très excitante grâce à un bruit inimitable.
Seul modèle de la gamme à ne pas être équipé du démarreur électrique, elle se montre aussi très à l’aise dans le technique à condition d’être dans le bon rapport. Assurément la porte d’entrée idéale pour les jeunes à la découverte de l’enduro.
200 2T : la ludique
Avec de gros a priori, j’enfourche la 200. Est-elle vraiment pataude, molle, la moto du pèpère ? Et bien non, c’est même plutôt une petite 300 avec l’inertie en moins. En fait, elle fait preuve de beaucoup de légèreté comme la 125 mais aussi de plus de couple et de plus de puissance sur les mi-régimes.
Au final, une moto très simple à exploiter, un démarreur électrique et un sentiment de contrôle permanent grâce à son moteur très progressif et surtout moins creux que la 125. Un très bon compromis pour le pilote amateur à la recherche de facilité.
250 2T : une référence
La moto préférée de Mister Giovanni Sala (6 fois champion du monde et ambassadeur de la marque) qui nous a fait le plaisir de sa présence. Et de fait, cette 250 est faite pour chasser le chrono, particulièrement en banderolée où son moteur très réactif permet d’attaquer avec beaucoup de dynamisme.
L’association moteur/partie cycle fait des merveilles en action et un sentiment de légèreté dans les changements d’angle lui confère cet ADN racing propre à KTM.
Peut-être mon coup de cœur lors de cet essai car c’est un réel plaisir de retrouver des sensations 2T depuis longtemps oubliées. La KTM 250 reste une référence depuis de nombreuses années, une moto simple et efficace en toutes circonstances… Inutile de chercher des problèmes où il n’y en a pas !
300 2T : la randonneuse
Très proche en apparence de la 250, cette 300 se distingue par un couple moteur incomparable pour un moteur 2T. Peut-être un peu moins à l’aise à l’attaque, en fait moins joueuse que la 250, elle se révèle redoutable en franchissement où toutes les difficultés sont avalées sur le filet de gaz.
Malgré les nombreux passages techniques en devers truffés de rochers et de racines, l’hypothétique calage moteur ne me surprendra jamais. Autre domaine de prédilection pour cette 300, la rando sous toutes ses formes, grâce de nouveau à ce parfait équilibre moteur/châssis qui la rend très confortable et peu exigeante physiquement. Le parallèle est d’ailleurs vite fait entre cette 300 2T et son homologue 4T, la 350, cette dernière revendiquant un caractère plus affirmé dans l’absolu.
Alors que bilan tirer de cet essai ? Malgré des évolutions très discrètes, les oranges nous proposent encore et toujours des produits remarquables d’efficacité et de performance. A quoi bon changer une recette qui place régulièrement la marque en tête des comparatifs ? Bien difficile sera celui qui ne trouvera pas chaussure à son pied. Comme vous l’aurez compris à la lecture de ce comparatif, mon objectif n’aura pas été de vous décrire les caractéristiques précises et les quelques petites modifications apportées à la gamme 2016 mais de vous faire partager une analyse objective qui pourra peut-être vous aiguiller dans le choix de votre future KTM. Les EXC et EXC-F 2016 sont d’ores et déjà disponibles chez votre concessionnaire KTM.
Tarifs KTM Enduro 2016
125 EXC | 7 865,00 € |
200 EXC | 7 880,00 € |
250 EXC | 8 330,00 € |
300 EXC | 8.935,00 € |
250 EXC-F | 9 295,00 € |
350 EXC-F | 9 590,00 € |
450 EXC | 9 730,00 € |
500 EXC | 9 830,00 € |
125 EXC Six Days | 8 350,00 € |
250 EXC Six Days | 8 995,00 € |
300 EXC Six Days | 9 550,00 € |
250 EXC-F Six Days | 9 965,00 € |
350 EXC-F Six Days | 10 125,00 € |
450 EXC Six Days | 10 265,00 € |
500 EXC Six Days | 10 465,00 € |