Ces dernières années, la gamme Suzuki cross n’a pas évolué de manière spectaculaire. Plutôt discret, le constructeur d’Hamamatsu travaille pourtant en continu sur ses 250 et 450 RM-Z pour les garder dans le coup. L’investissement important des Jaunes au plus haut niveau de la compétition, notamment ces dernières années avec Clément Desalle et Kevin Strijbos, témoigne d’ailleurs de la volonté de la marque de produire des machines toujours plus compétitives. Cette année, c’est la 250 RM-Z qui a été le centre de toutes les attentions du département R&D chez Suzuki puisque, contrairement à sa grande soeur, c’est revue sur d’innombrables points que la petite jaune attaquera la saison 2016. Mais que vaut la Suzuki dans une catégorie où les armes sont toujours plus affûtées ? Réponse avec notre test rider Christophe Bertrand…
Par Christophe Bertrand | Photos: Thierry Dricot
Lieu de cette prise de contact avec le dernier millésime des Suzuki cross: le circuit d’Hélécine, dans le Brabant wallon, et une piste sauvée des eaux en dernière minute par Patrick Janvier, le propriétaire des lieux suite aux caprices de la météo. Evidemment, les conditions de roulage ne sont pas top et j’ai d’ailleurs un peu mal au cœur de devoir mettre de toutes nouvelles bécanes dans cette boue épaisse mais ce sont des motos de cross et en motocross, la « berdouille » fait aussi partie du plaisir.
RM-Z 250 : sur les traces de sa grande sœur
Une robe noire et jaune, une touche factory avec son réservoir en aluminium, la Suzuki ne fait pas dans le tape à l’œil. Elle joue même plutôt la carte de la sobriété tout en proposant des matériaux de qualité. Les agréments de pilotage tels que les leviers de frein, l’embrayage et le sélecteur sont précis et fermes, pas de fausse note sur ce plan-là non plus.
Livrées en première monte avec des Dunlop MX52, il vous faudra regarder à deux fois pour différencier la 250 de la 450. Hormis le petit sticker mentionnant la cylindrée, c’est au niveau des suspensions Kayaba que la RMZ250 se démarquera de sa grande soeur que les ingénieurs maison ont préféré équiper d’éléments du catalogue Showa.
Pour optimiser les performances moteur du nouveau millésime, ce ne sont pas moins de 80 éléments internes qui ont été revus sur la nouvelle version de cette 250 RM- Z. Vous pouvez d’ailleurs les visualiser sur le diagramme en annexe.
On ne va pas tous les détailler mais sachez que piston, vilebrequin, arbres à cames, soupapes, décompresseur, tendeur de chaîne de distribution, carter droit et son couvercle muni d’une fenêtre pour visualiser le niveau d’huile,.. tous ces éléments revus et corrigés offrent moins de frictions, une meilleure résistance, une diminution substantielle du frein moteur et surtout une courbe de puissance plus linéaire et mieux remplie.
Petite nouveauté électronique avec l’aide au départ héritée de la 450 qui en bénéficiait déjà l’an passé. Ce système baptisé Suzuki Holeshot Assist Control (S-HAC) est dérivé des motos officielles et a été développé en collaboration avec les pilotes officiels de la marque, aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe.
Suzuki a décomposé un départ en motocross en 3 phases bien distinctes :
1- le démarrage proprement dit ;
2- le passage de la grille de départ ;
3- l’accélération en pleine charge
En fonction de la texture et donc du grip, vous pourrez choisir entre une accélération plus douce sur circuit à l’adhérence précaire ou au contraire une courbe qui délivrera toute sa puissance lorsque la traction sera plus favorable. Pour faire votre choix, tout se passe au niveau de l’interrupteur placé sur la poignée gauche: une simple pression pour valider la courbe et le tour est joué !
La partie-cycle n’est pas en reste. Le cadre subit une cure d’amaigrissement de 2.5% avec un châssis redessiné afin d’optimiser sa rigidité tout en améliorant la maniabilité. La Suz hérite par ailleurs de la dernière version de la fourche pneumatique Kayaba PSF2, 1 kg plus légère que la Showa SFF2015. L’arrière reçoit également un amortisseur signé Kayaba avec les 3 réglages (détente, compression haute et basse vitesse) accessibles au niveau de la bonbonne. L’étrier de frein avant est 10% plus léger.
Votre Suzuki RM-Z 250 vous sera livrée avec 2 plugs (fiches) qui vous permettront d’enrichir ou appauvrir les réglages d’injection pour mieux répondre aux conditions de terrain, chaussée de pneus Dunlop MX52 et équipée d’un guidon Renthal Fatbar et de jantes Excel. Que du beau matos !
En action ce sera un vrai coup de cœur ! Je découvre une moto précise, fine avec une belle élasticité moteur. Je suis séduit par la simplicité d’utilisation. La plage d’utilisation est vite trouvée, elle est même presque spontanée. Tout en rondeur, on est face à une petite cylindrée qui fonctionne comme une mini 450 pleine de souplesse. Inutile de la cravacher pour l’extraire des ornières ou de la terre meuble proposée, ça tracte sans se débattre avec l’embrayage ou sans avoir à gérer des changements de vitesse incessants. C’est évident, la petite Suzuki gomme parfaitement les difficultés.
A qui s’adresse-t-elle ? Sincèrement, je conseillerais particulièrement la RM- Z250 à un jeune pilote qui devrait troquer sa 125 2 temps pour débuter sur une 250 4 temps. Une partie cycle très maniable associée à son moteur linéaire ne pourront que faciliter cette transition. A bon entendeur… Si vous n’êtes pas marié à une marque, la Suzuki est certainement une option à ne pas négliger !
450 RMZ : RAS
Rien à signaler sur la 450, on prend les mêmes et on recommence. La 250 bénéficiant en fait des changements apportés en grande partie à sa grande sœur en 2015.
A son guidon, c’est par contre une première pour votre serviteur. L’occasion de me faire une idée du potentiel de la moto de notre multiple vice-champion du monde Clément Desalle.
Un châssis similaire mais à nouveau une impression de dominer la moto, du moins au niveau de la position car au niveau puissance, c’est une autre paire de manches ! La 450 ne manque pas de chevaux et je dois admettre que les suspensions Showa bien trop fermes pour les conditions proposées ne m’aident pas vraiment dans mes évolutions… Hormis ce petit bémol qui me demande quelques réglages, la 450 bénéficie des mêmes particularités que sa benjamine au niveau de l’équipement. En somme, une 450 aboutie, à mettre entre les mains de pilotes confirmés !
C’est évident, les Suzuki RM-Z 450 et 250 ont tout pour plaire. Sobres, voire discrètes, elles n’en sont pas moins plus que jamais dans le coup et leur caractère qui combine à merveille performances et accessibilité en font des alternatives à ne pas perdre de vue. A découvrir sans attendre chez votre dealer officiel Suzuki !