Le team Monster Energy Kawasaki Racing se trouve au pied du mur avant la saison 2016. En effet, après avoir joué dans la cour des grands durant trois saisons avec des victoires en GP et les triomphes de l’équipe de France au Motocross des Nations, tout cela grâce à Gautier Paulin, l’année 2015 a été des plus pénibles avec le retrait rapide de Ryan Villopoto dont on attendait monts et merveilles, et une saison moyenne réalisée par Tyla Rattray, aujourd’hui à la retraite.
Après avoir réalisé des tests en Espagne avec Clément Desalle, transfuge de Suzuki où il a passé six ans, et Jordi Tixier, qui sera un rookie en MXGP l’an prochain, ces deux pilotes relevant de blessures, le team KRT aspire évidemment à réapparaître au sommet de l’affiche. Le team manager François Lemariey raconte comment se sont déroulées ces dernières semaines avec Desalle et Tixier et il évoque en même temps les tribulations que le team a connues l’an dernier avec Villopoto et ses ambitions déçues.
« Je connais très bien Clément pour avoir travaillé avec lui lorsque nous étions tous deux sous l’auvent du team LS Honda en 2009 et nous nous portons une confiance mutuelle. En ce qui concerne Jordi, c’est la même chose car son mécanicien, Christophe, qui était avec lui l’an dernier chez CLS, a rejoint notre team, » affirme Lemariey. « Cette situation nous fait gagner énormément de temps car les pilotes savent ce que nous attendons d’eux, nous savons comment ils travaillent et ce qu’ils veulent; il ne nous reste plus qu’à leur donner ce dont ils ont besoin. Concernant Ryan et Tyla, ceux-ci arrivaient des Etats-Unis et avec Ryan particulièrement, disons que que ce n’était pas toujours évident de comprendre ce qu’il voulait. Maintenant, nous sommes revenus dans un contexte européen plus ‘normal’. »
«Nous avons commis une erreur l’an dernier avec Villopoto!»
Lemariey s’attend à ce que les amateurs de MXGP observent attentivement comment KRT fera son entrée dans la saison 2016 qui comptera dix-huit GP. Lors du GP inaugural au Qatar l’an dernier, Ryan Villopoto et Rattray avaient fini par admettre qu’ils avaient mal géré leurs tests d’avant-saison et il avait fallu travailler dans l’urgence pour pouvoir permettre à Villopoto de remporter la victoire lors du GP de Thaïlande une semaine après. Malgré tout, la KX450F n’était toujours ‘aux mesures’ de l’ancien champion du championnat AMA. D’ailleurs, Lemariey admet très honnêtement qu’une erreur avait été commise par le team, ce qui n’était pas normal.
« Nous avons tous vu au Qatar que les réglages de la moto n’étaient pas bons et je ne peux pas dire que ce n’était pas notre faute parce que nous étions ceux qui avaient effectué ces réglages et nous avons également travaillé sur ce que les pilotes attendaient de nous sur base de leur expérience américaine, »continue Lemariey. » C’est certain que les gens ont maintenant les yeux tournés vers nous mais nos partenaires et ceux qui roulent avec nous ont confiance dans notre travail… je rappellerai par ailleurs à tout le monde que 2014 avait été une très bonne année pour nous! Nous avions effectivement placé deux pilotes au sommet du podium du Motocross des Nations. »
Tixier, qui a été champion du monde MX2 en 2014, se familiarisera en 2016 avec la KX450F. Pour Desalle, dix neuf fois vainqueur d’un GP et cinq fois sur le podium final du championnat du monde en sept ans, c’est évident qu’il a été engagé avec le championnat en point de mire. Ce sera la première fois qu’il roule sur une Kawasaki et cela au moment où le manufacturier japonais sort une toute nouvelle moto. »Chaque pilote est spécial et Clément a des demandes spécifiques mais il s’agit de choses que nous pouvons gérer », explique Lamariey. « Un team d’usine doit avoir les moyens d’adapter une moto au pilotage d’un pilote de haut niveau et de lui permettre de s’exprimer.»
«Nous disposons d’une nouvelle moto et il s’agit donc d’un nouveau challenge, » conclut le manager Kawasaki. »Je dirais que la nouvelle moto est changée à 90% par rapport à celle de 2015 et les tests effectués avec Clément et Jordi ont confirmé que nous allons dans la bonne direction. Tous deux relevaient de blessures et nous avons constaté lors des tests qu’ils étaient en bonne condition car ils ont roulé non-stop durant cinq jours. Il reste du travail à effectuer mais il s’agit seulement d’une affaire de détails.»
Texte: Adam Wheeler