On les a admirées la saison passé, elles ont brillé sur les circuits du championnat MXGP et elles sont aujourd’hui à notre disposition pour un essai très exclusif. Julien Van Stippen prend pour nous le guidon des Husqvarna Factory 2015 de Todd Waters, Harri Kullas et Max Nagl dans le sable hollandais de Veldhoven.
Husqvarna a joué les premiers rôles en 2015 sur les championnats MXGP et MX2. Notamment grâce à Max Nagl. La plaque rouge est restée sur la 450 FC de l’Allemand pas mal de temps et Max semblait parti pour offrir à la marque austro-suédoise son premier titre mondial en motocross depuis 1999 et le succès de l’Italien Alessio Chiodi en 125cc. La suite, on la connaît. Mais l’Allemand a néanmoins prouvé que Husqvarna est bel et bien de retour au premier plan et est aujourd’hui à nouveau un sérieux candidat au titre mondial.
Avoir l’occasion d’essayer une machine dont on sait qu’elle a été développée pour être pilotée par l’un des meilleurs pilotes du monde, c’est évidemment un grand moment qu’on ne veut rater pour rien au monde. Il pleut sur Veldhoven, en Hollande, non loin de la frontière belge, et la pluie rend le sable particulièrement mou. La poignée pilotes/journalistes à qui la possibilité d’effectuer un galop d’essai sur ces 3 machines exceptionnelles attendent néanmoins avec impatience d’affronter le sable hollandais. Parmi eux, Julien Van Stippen.
Il faut savoir que les pilotes officiels Husqvarna sont passés en cours de saison d’un modèle 2015 à un modèle 2016 qui préfigurait donc la production 2016 que la marque a présentée à Budds Creek en août. Ce sont précisément ces modèles 2016 qu’il nous est offert d’essayer. Ceci a son importance en ce qui concerne Max Nagl car l’Allemand, blessé en juin, n’a en fait pas roulé avec cette machine péparée par son team pour son retour. Max a en effet préféré la laisser de côté jusqu’au lendemain du Motocross des Nations et c’est donc avec cette machine, qu’il a pu faire évoluer cet hiver, qu’il disputera le championnat MXGP 2016.
On se met en condition avec la FC 250 du Finlandais Harri Kullas. « Quand on s’assoit sur la moto, on remarque immédiatement le guidon placé relativement bas et les suspension plutôt fermes », commente Julien Van Stippen. « Une fois en piste, la moto paraît hyper légère et très maniable. Contre toute attente, les suspensions se montrent confortables et surtout redoutablement efficaces. Dans les trous très nombreux en entrée de virage, elles réagissent parfaitement et c’est évidemment très sécurisant. La moto plonge cependant assez facilement de l’avant dans les grandes courbes, ce qui oblige à rouler fort sur l’arrière. »
450: deux soeurs aux caractères opposés
Deux 450 Factory au programme de la journée avec celle de l’Australien Todd Waters d’une part et cette de Nagl d’autre part. Deux machines que l’on pourrait imaginer très proches l’un de l’autre, surtout après avoir essayé celle de l’Australien, particulièrement exigeante. « Les tés de fourche sont hauts, le guidon est haut, les suspensions sont incroyablements dures: elles n’ont même pas bougé lorsque je me suis assis sur la moto ! », s’étonne notre pilote essayeur. « Il s’agit clairement d’une machine développée pour un grand gabarit. Il y beaucoup de puissance à tous les régimes et la moto ressort des appuis sablonneux très lourds sans le moindre mal. »
Une puissance phénoménale qui rend aussi la 450 FC « Waters » très physique à emmener: « C’est une machine qui se pilote beaucoup au coup de gaz », confirme Julien Van Stippen. « Le moteur est un peu on/off, ce qui la rend très éprouvante physiquement. Surtout que les suspensions fermes n’aident pas beaucoup. Il s’agit clairement d’une moto qui ne peut pas convenir à tout le monde ! Sans doute à cause de mon petit gabarit, j’avais du mal à virer et je dois dire que la moto avait tendance à m’emmener. »
Des caractéristiques que l’on s’attendait à retrouver sur la machine du chef de file de l’escadron Husqvarna. « Il y a quelques années, j’avais eu l’occasion d’essayer la KTM 450 de Nagl sur la piste de Mantova », se souvient Julien Van Stippen, « et la moto était vraiment difficile à piloter avec beaucoup trop de puissance et de suspension en béton. » Pourtant, la FC 450 de Nagl sera vraiment la bonne surprise de la journée pour Julien. « C’est fou, cette machine est exactement l’inverse de ce que j’attendais après avoir testé celle de Waters ! C’est assez incroyable. Pour moi, c’est pratiquement la moto idéale. Les suspensions sont fermes mais pas au point de celles de la machine de Waters. Le guidon est en revanche beaucoup plus bas, ce qui me convient beaucoup mieux. Dès les premières boucles, on sent que la moto est plus compacte, plus vive, plus maniable, cela n’a rien à voir. Les suspensions font un travail fantastique et réagissent bien dans toutes les circonstances. Surtout, le moteur est tout ce que j’aime: il offre énormément de couple tout en étant facile à utiliser. Vraiment l’arme absolue ! »
Photos: Bavo Swijgers