Enduro

Cédric Mélotte de retour, pour le plaisir… et plus si affinité

Cédric Mélotte de retour, pour le plaisir… et plus si affinité
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Surprise ! Cédric Melotte revient à la compétition. Quatre ans après avoir fait ses adieux à l’enduro, le Namurois s’apprête à faire son retour sur le championnat de Belgique de la spécialité. On en parle avec lui.

Fin 2017, Cédric Melotte quittait le Championnat de Belgique auréolé d’un troisième titre national.  Hormis une ultime pige début 2018, à l’enduro de Mettet, où il décrochait une seconde place derrière Antoine Magain, Melotski avait belle et bien quitté les spéciales belges.  A 43 ans le namurois a décidé de revenir chasser le chrono entre les banderoles. Autre surprise, Melotski évoluera dorénavant au guidon d’une Sherco SEF 300 4-tps Factory préparée par Florian Halleux de la concession liégeoise Classic Motos. Quelles sont les ambitions du quadragénaire, qu’est-ce qui a motivé son retour, pourquoi la Sherco,… ? Pour nous apporter les réponses à ces questions, il nous a conviés sur l’un de ses entrainements hivernaux.

MXMAG : salut Cédric, on te retrouve au guidon d’une Sherco, et tu annonces ton retour sur le Championnat de Belgique, c’est une double surprise !

Cédric Melotte : « Effectivement je crois que ce retour est une surprise pour tout le monde, même pour moi (rires) … Plus sérieusement, ce n’était pas du tout prémédité.  Depuis quelques temps je ressentais un manque de quelque chose sans pouvoir l’identifier.  Fin de la saison passée, je suis venu en mode spectateur à l’épreuve de Dinant, j’y ai retrouvé les amis de la discipline, j’ai vraiment passé une super journée, ce qui m’a permis de me rendre compte que ce qui me manquait, c’était l’enduro… »

On te retrouve au guidon d’une française alors qu’on te pensait marié à la marque aux diapasons, tu nous expliques ?

CM : « C’est un concours de circonstances.  A Dinant j’ai aussi retrouvé Florian Halleux (concessionnaire Sherco), on se connaît depuis des années, et ça fait quelques temps maintenant qu’il vient deux fois par an avec un groupe de clients aux balades enduro que j’organise en Italie et en Espagne. Il est venu avec une Sherco 250 4-tps qu’il m’a laissé essayer, j’ai tout de suite accroché, j’ai découvert une moto super maniable et très agréable.  C’est à partir de là que cela a commencé à trotter dans nos deux têtes … il a rentré une 300 4-tps qu’il m’a proposé d’essayer, j’ai eu un coup de cœur pour la moto, et tout a démarré de là. »

Tu connais bien Florian ?

CM : « Florian je le connais depuis une trentaine d’année ! A l’époque les frères Halleux faisaient du motocross en amateur, puis que je suis passé à la FMB, ils étaient là, j’ai roulé avec Florian et avec son frère Benjamin.  Puis on s’est retrouvé durant les dernières saisons d’enduro, il a débarqué avec toute une bande d’amis qui roulent en Sherco. Il s’investit pour la discipline, il fait de belles choses, il sait mettre au point une moto … c’est un passionné, aujourd’hui les passionnés en tout-terrain qui s’investissent encore, ça devient rare. »

Puisque tu parles de mise au point, qu’est-ce que tu as changé sur ta 300 4-tps ?

CM : « Pas grand-chose, j’ai changé le guidon, on a travaillé le sélecteur car je ne trouvais pas la bonne position, on a réglé les suspensions, et Florian a travaillé sur le bras oscillant afin de gagner en stabilité. Pour le reste j’attends juste de tester une MAP de Jordan Curvalle (responsable sportif Sherco Factory).  Nous n’avons rien fait d’autre dessus, c’est une moto qui fonctionne très bien d’origine, souple et coupleuse, il n’a rien à faire dessus.

Tu changes de marque, ce n’était pas l’occasion pour toi de revenir au 2-temps ?

CM : « Non depuis que je suis passé de la 125 à ma VOR 500 à l’époque, je ne prends du plaisir qu’avec le 4-tps. C’est plus physique quand il fait mouillé, il faut retenir l’inertie de cette motorisation, mais pour moi qui suis un fainéant du changement de vitesses, il me faut du couple. »

Dans quel état d’esprit reprends-tu la compétition ?

CM : « Je reviens avant tout pour le plaisir, ni Florian, ni moi ne nous mettons une quelconque pression. Le résultat n’est pas la priorité, on va passer du bon temps avec l’équipe de Classic Motos et puis on verra… »

On verra ? On verra quoi ?

CM : « Le mot d’ordre c’est s’amuser mais si je peux aller chatouiller, titiller les petits jeunes devant, pourquoi pas ? Avec Florian on ne s’est pas fixé d’objectif, j’ai repris les entrainements et je vois que la vitesse est là, mais j’ai perdu en physique, en réflexe, en automatisme … il faut que je retrouve mes marques, me refaire les bras, mais il hors de question d’aller prendre des risques. J’aborde cette nouvelle saison d’une autre manière et puis les petits jeunes devant sont là, la relève roule fort… »

Quel va être ton programme ?

CM : « Priorité au Championnat de Belgique, je ne sais pas si on fera la première manche en Hollande, mais on sera là dès Mettet. Après je reste ouvert aux propositions de Florian, s’il décide de partir sur une classic française et qu’il a une place dans sa camionnette, pourquoi pas !  On va voir comment tout ça se met en place et le plaisir qu’on prend au cours de la saison. »

On s’écarte un peu du sujet, mais peux-tu nous faire part de ton ressenti par rapport à l’évolution des choses dans le milieu tout-terrain et l’électrique ?

CM : « C’est un sujet très, très vaste sur lequel on pourrait débattre pendant des heures. C’est effectivement de plus en plus compliqué pour la pratique du tout-terrain, que ce soit MX ou Enduro.  Concernant le passage imposé par l’Europe à l’électrique, je t’avoue que j’ai du mal à m’y intéresser et surtout à y croire ! J’estime que ce n’est pas moi Cédric Melotte du fin fond de mon petit village qui pourra faire changer les choses.  Je pense très sincèrement qu’on n’attaque pas le problème par le bon côté, il y a tant de choses à faire à d’autres niveaux bien plus polluants que nous avec nos motos et nos voitures. Attention je ne dis pas qu’il faut abandonner, il faut faire quelque chose, mais l’électrique je n’y crois pas, je pense qu’on prend une mauvaise direction, il faudrait plutôt réfléchir à des alternatives de bio-carburants … Une émission zéro c’est trop tard, on n’y arrivera jamais, c’est une utopie, nous sommes certes à un tournant pour sauver la planète, mais pour moi on ne prend pas la bonne direction. »

Un mot pour terminer ?

CM : « Oui je remercie Florian et Classic Motos de m’avoir donné l’envie de revenir dans de bonnes conditions, c’est un vrai passionné, c’est super agréable de revenir à ses côtés. »

Le mot de Florian Halleux – Classic Motos

« Je connais Cédric depuis ses 13 ou 14 ans, j’ai toujours eu un bon feeling avec lui. On s’est revu à l’occasion d’une de ses balades en Italie où il a eu l’occasion d’essayer une Sherco 250 4-tps. Il a tout de suite trouvé la moto amusante, à partir de là on a commencé à parler d’un retour alors qu’au départ il ne voulait plus rouler.  Quelques semaines après j’ai rentré une 300 4-tps que je lui ai proposé d’essayer. »

« Il prend beaucoup de plaisir au guidon de cette cylindrée, je lui ai alors proposé de reprendre le Championnat mais avec comme philosophie de s’amuser avant tout. J’ai toujours dit à mes pilotes deux choses, la première amusez-vous, et la seconde, surtout n’allez pas vous faire mal, ne forcez pas, ça ne sert à rien de forcer les choses … Si Antoine Magain ne fait pas le Championnat, je pense qu’il peut faire un top 3.  Il a changé ces derniers mois, je le vois différent de ce que je l’ai connu, il a perdu quelques kilos, il refait du sport … l’avenir nous le dira, mais une chose est sûre il est bien dans sa tête et sur la moto, même s’il lui manque un peu de physique aujourd’hui, c’est déjà une bonne base pour aller chasser les chronos. Dans tous les cas on va l’encadrer du mieux possible, et puis je le répète on va prendre ça à la cool, on n’a pas besoin de grand-chose pour se faire plaisir et passer du bon temps ensemble »

Florian Halleux et Cédric Melotte tiennent à remercier Sherco, Arai, MBParts, Bihr, Sidi, Renthal et Liqui Moly.

Texte : F. David | Photos : F. David (photos réalisées sur un terrain privé)

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