Motocross

David Luongo : « Nous devons travailler ensemble pour traverser cette crise comme nous avons traversé les précédentes »

David Luongo : « Nous devons travailler ensemble pour traverser cette crise comme nous avons traversé les précédentes »
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A l’issue du GP de France à Ernée, nous avons discuté avec David Luongo du mouvement de protestation des pilotes MXGP avant la manche qualificative mais aussi d’une série d’autres sujets d’actualité dans le paddock où la crise actuelle et l’explosion des coûts qu’elle provoque suscitent des inquiétudes de plus en plus vives.

Le GP de France a été un grand succès mais le mécontentement des pilotes MXGP, qui auraient aimé ne pas avoir à disputer la manche qualificative dans la boue le samedi, restera dans les mémoires. « Je pense que les pilotes ont été contrariés de ne pas être parvenus à faire annuler la manche qualificative le samedi, d’autant plus qu’ils ont pu constater que le public n’abondait pas dans leur sens », constate le CEO du promoteur Infront Moto Racing. « Mais ce n’est finalement pas grave, on doit tous apprendre de ce qu’il s’est passé et travailler ensemble pour que cela n’arrive plus. »

« Nous sommes très concernés par la sécurité des pilotes et par la nécessité d’améliorer sans cesse les circuits », poursuit Luongo. « Nous sommes ouverts à la discussion avec les pilotes, que ce soit directement ou via un représentant. Nous avons aussi dans nos équipes pas mal d’anciens pilotes, ils sont donc très capables de comprendre leurs préoccupations. Maintenant, je peux dire que je comprends les revendications des pilotes mais ce n’est pas pour cela que je suis nécessairement d’accord avec eux. »

Au sujet des manches qualificatives, souvent critiquées depuis leur retour cette saison sur les GP, la position de Luongo est claire : « Les manches qualificatives sont importantes pour les fans, comme pour les organisateurs locaux. Elles resteront donc. »

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Evidemment, la situation de crise que nous traversons actuellement n’est pas sans préoccuper Infront Moto Racing. « On doit trouver la manière de continuer à améliorer le championnat tout en tenant compte de la réalité actuelle », exprime David Luongo. « Nous sortons de deux années de COVID et nous avons à présent la guerre en Ukraine qui est le moteur d’une inflation importante à tous les niveaux. Le niveau de risque est actuellement très élevé pour tout le monde, il y a beaucoup d’incertitudes. Cela nous inquiète, bien sûr. Nous savons que nous risquons de perdre dans le futur quelques teams mais aussi des organisateurs. C’est pourquoi nous devons travailler ensemble pour trouver des solutions, comme nous l’avons fait jusqu’à présent dans tous les moments difficiles que nous avons traversés. C’est ainsi qu’on arrivera à traverser la crise une fois de plus. »

Comme on a pu le lire ces derniers jours suite à l’interpellation du team Standing Construct sur les réseaux sociaux, les coûts de déplacement sur les GP overseas explosent, mettant à mal les finances des équipes, même les plus importantes. « En tant que promoteur, nous sommes là pour fournir la scène sur laquelle les teams et les pilotes vont pouvoir se montrer. Les teams et les pilotes sont financés par les constructeurs ou les sponsors, ce sont eux qui doivent payer les pilotes pour leurs prestations. Notre travail à nous, c’est d’investir pour faire du championnat du monde un championnat crédible, de qualité. Ces deux dernières années, comme lors de la crise financière en 2009, nous avons investi beaucoup d’argent pour permettre au championnat de se poursuivre malgré tout et aux teams et aux pilotes de continuer à recevoir leur argent. C’est à cela avant tout que nous devons veiller en tant que promoteur. »

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« Pour le moment, la situation est compliquée pour tout le monde », poursuit Luongo, « tout augmente, sans exception. Nous pouvons faire en sorte de limiter l’augmentation des coûts pour les teams mais les réduire dans la conjoncture actuelle, ce n’est tout simplement pas possible. Pour nous, il est clair que nous organisons un championnat du monde et que ce championnat doit donc sortir de l’Europe, cela fait d’ailleurs partie des termes du contrat que nous avons avec la FIM. En parallèle, nous avons un excellent championnat d’Europe, dont nous sommes fiers et dans lequel nous allons continuer à investir. Les teams qui veulent rester en Europe ont donc l’opportunité de se concentrer sur ce championnat. Pour les autres, s’ils veulent pouvoir utiliser le label « Championnat du monde », il faut accepter de sortir des frontières européennes. »

 

Interview: Jonathan McCready and Andy McKinstry

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