Published On: 7 août 2024

Shot crée l’événement cet été en présentant son gilet SRG-1, le premier gilet Airbag spécialement développé pour la pratique du motocross. Le fabricant français et son partenaire technologique In&Motion ont convié la presse spécialisée à découvrir et à tester « sur le terrain » un produit qui se présente d’emblée comme une avancée majeure en termes de protection du pilote. L’occasion pour nous de demander à Florent Lambillon de nous ramener ses impressions par rapport à ce fameux gilet Shot SRG-1.

On ne présente plus la marque Shot. Le fabricant français spécialisé dans l’équipement du pilote de motocross ou d’enduro fait partie des principaux acteurs d’un marché hyper concurrentiel sur lequel la marque a su se construire une place de choix grâce à des collections qui allient depuis des années des solutions techniques de premier plan à un design frais et classe.

Dans le cadre du projet SRG-1, Shot s’est chargé de développer le pare-pierre en lui-même et s’est associé les services d’une autre compagnie française, In&Motion, pour développer la technologie liée à l’airbag. Deux spécialistes qui ont œuvré durant trois ans pour donner naissance à un produit appelé à révolutionner la protection du pilote. Une révolution d’autant plus attendue qu’il faut bien constater que, si le sport et les risques qui y sont liés ont évolué de façon spectaculaire, les progrès réalisés durant les dernières décennies en ce qui concerne la protection des organes vitaux (coeur, poumons,… mais aussi évidemment colonne vertébrale) ont été pratiquement nuls. Pour s’en rendre compte, il suffit de faire le constat que les pare-pierres actuels ne sont pas fondamentalement différents de ceux que portaient les pilotes il y a 10, 20 voire 30 ans.

 

Un constat limité au seul monde du tout-terrain puisque sur le bitume, les technologies liées à l’airbag se sont développées depuis plusieurs années déjà. Mais évidemment, lorsqu’on parle de motocross, le challenge de développer un airbag qui réponde aux contraintes d’une discipline où les chocs même les plus brutaux ne sont pas nécessairement synonymes de chute peut rapidement se révéler ardu.

Un challenge que In&Motion n’a cependant pas hésité à relever. La société française a créé un boîtier capable de détecter, grâce à un algorithme et également à énormément de data récoltées, à quel moment le pilote tombe ou ne tombe pas. Le capteur, nommé « In&box » est capable d’effectuer plus de 1000 analyses par seconde. Grâce à cela, il est possible de distinguer un mouvement volontaire d’un mouvement involontaire. Le mouvement volontaire va être beaucoup plus lent, même s’il est tout simplement impossible de s’en rendre compte à l’œil nu !
In&motion est arrivé à un taux de réussite de 95% et ils continuent d’évoluer et de récolter des datas pour améliorer et arriver à un taux de réussite le plus proche possible de 100%. Ce qui offrira la garantie de n’être confronté à aucun déploiement inutile de l’airbag.

« Une fois au guidon, on a tendance à l’oublier rapidement »

« Le produit semble particulièrement abouti. S’il peut paraître lourd ou chaud lorsqu’on le prend en main ou lorsqu’on le porte à l’arrêt, c’est totalement différent une fois que l’on est sur la moto et que l’on roule », explique Florent Lambillon. « C’est assez surprenant mais on a tendance à l’oublier assez rapidement. »

« Par ailleurs, en dehors des fonctionnalités à l’airbag, le SRG-1 est un vrai pare-pierres conçu selon les standards Shot. C’est un vrai plus du produit », poursuit notre pilote-essayeur. « C’est évidemment l’avantage d’avoir deux spécialistes qui collaborent sur le produit, chacun apportant son expérience sur son domaine d’expertise. L’airbag en lui-même propose une série de fonctionnalités intéressantes comme plusieurs modes d’utilisation avec différentes valeurs au niveau de l’ouverture de l’airbag. (Mx, Mx Pro, Adventure, Adventure Race et Adventure Pro). De même, un mode course permet grâce à une bague le dégonflement de l’airbag en 30 secondes à peine, ce qui permet de pouvoir reprendre la course malgré le déclenchement de l’airbag. Le gonfleur est par ailleurs facile et rapide à changer, en une minute à peine ! »

D’une manière générale, le SRG-1 se veut simple d’utilisation tandis que le programme d’amélioration continue de In&Motion prévoit d’être alimenté par la récolte de données anonymisées. C’est ainsi que la marque revendique déjà quelque 200 millions de kilomètres effectués avec le capteur, pas moins de 80.000 utilisateurs ainsi que 15 000 chutes analysées à ce jour. Enfin, le produit a été utilisé lors du dernier Dakar et n’a généré aucun déploiement inutile au cours des deux semaines de course.

Le prix de la sécurité

Bref, vous l’aurez compris, le tableau semble parfait pour le SRG-1 qui ressemble à un coup de maître de la part des deux compagnies françaises. La technologie a malheureusement un coût qui ne la rendra pas immédiatement accessible à tous.

Le parre pierre coûte 399.99€ mais à ça, il faut ajouter soit un abonnement à In&box de 120€/an ou 12€ par mois. Il est aussi possible de l’acheter pour 400€. Ce qui nous fait une base à 799.99€, à laquelle s’ajoutent encore pas mal de petits frais.

Le gonfleur coûte 90€ ou 55€ si vous acceptez de remplir un questionnaire à propos du déclenchement pour récolter des informations. Par contre, si le gonfleur se déclenche de manière impromptue, vous recevrez un nouveau gonfleur gratuitement. La bague de dégonflement pour les courses coûte pour sa part 6€ à l’unité et doit être changée à chaque déclenchement

Après 5 déclenchements, il faut renvoyer le produit chez PowerSports pour une inspection complète. Cette manœuvre prend à peu près 2 semaines et coûte 199.99€.

Un calcul rapide suffit à se rendre compte du fait que l’utilisation du SRG-1 peut rapidement s’avéré coûteuse à l’échelle d’une saison.  Mais la vraie question à se poser est sans doute celle du prix de la sécurité.

Enfin, on, regrettera aussi que le parre-pierres ne protège pas le bas du ventre des protections mais on nous dit qu’il y aura sûrement une évolution à ce niveau dans le futur. Sachez aussi que, une fois le déclenchement effectué durant une session de roulage, on n’a pas de seconde chance, même si évidemment, le parre-pierres reste un vrai parre-pierre et offre à lui seul un niveau de protection en ligne avec les standards actuels.