Si vous êtes un fidèle des 12 Heures de la Chinelle, vous connaissez certainement Sébastien Clément. Il est fidèle au rendez-vous depuis 1992. A la tête d’une entreprise active dans le monde entier, ses activités professionnelles l’ont poussé à quitter la région depuis bien longtemps. Et pourtant, il ne manquerait pour rien au monde le tour d’horloge au départ de l’esplanade de Franchimont.
« Pour moi, la Chinelle, c’est comme une procession annuelle », entame Sébastien Clément. « Gamin, j’ai rêvé de faire cette course. Je crois que j’ai acheté ma première moto à 14 ans avec l’objectif de faire cette course un jour. Comme pour beaucoup de mes copains de l’époque c’était le, « tu n’y arriveras jamais » qui me donnait l’envie d’essayer. On est plus de 35 ans plus tard et je serai cette année une fois de plus au départ avec Christian España, Sebastien Anthonis et Andy Kinif. On aura le numéro 15. Chaque année c’est une organisation bien rodée : Tente, traiteur, boissons, tables chaises, tout est préparé dans les moindres détails. Quand on est certain que tout ça est prêt, on s’occupe un peu de la moto. »
A propos de moto, la préférence de Sébastien pour une épreuve comme les 12 Heures va clairement au deux-temps. « 90% de mes participations à la Chinelle, c’était en deux-temps. C’est avec ma KTM 300 EXC TPI que nous allons participer. Le 2-temps alimenté par injection électronique, c’est le top pour ce genre d’épreuves. Les enduros actuels offrent tout ce qu’il faut pour s’amuser sur toutes les parties du parcours. »
Sur le plan professionnel, Sébastien conçoit et fabrique des écrans et produits à base de LED pour créer des écrans géants vidéos sur mesure. Une activité qui l’a souvent éloigné de la Belgique, jusqu’à s’expatrier en Andorre puis en Espagne. « Je suis resté 13 ans à Saint Gerard, ensuite je me suis expatrié en Andorre durant 9 ans et maintenant je vis en Espagne. Nous avons travaillé dans 52 pays et nous avons la chance d’avoir des clients sur les plus beaux endroits de la planète. La Tour Eiffel, Le louvre, mais aussi l’aéroport de Bangalore en Inde, L’UM6P université du Maroc, le Dubai MAll et bien d’autres références sympas font partie des lieux sur lesquels nous avons travail. »
Une vie professionnelle trépidante et un éloignement qui ne l’empêche pas d’être chaque année au départ des 12 Heures. « La Chinelle, c’est mon objectif sportif annuel, ma raison de faire attention à ma forme, de continuer à rouler toute l’année, et même de garder une moto », confie-t-il. « Je dois peut être le seul qui fait 12 heures de route pour aller faire 12 heures d’enduro et refaire 12 heures de route de retour et ce, depuis 12 ans ! Depuis 1992, je n’ai manqué qu’une seule édition à cause d’une opération et une autre qui était celle de l’année marquée par le Covid. Dans mon entourage, tout le monde sait que si tu veux m’inviter à ton mariage, ne te marie pas le week-end de la Chinelle, car je ne viendrai pas ! Cela doit être pour cela qu’Andy qui roule avec nous se marie la semaine suivante. J’ai fais d’autres courses sympas, mais la Chinelle c’est autre chose. Ça n’existe pas une course de nuit avec un circuit aussi sympa et varié, surtout avec tous tes amis qui viennent te supporter. J’ai 52 ans, j’essaie encore de faire de 3 ou 4 courses par an, mais si je ne dois n’en faire qu’une, ce sera les 12 Heures. »
Résumer la Chinelle en quelques mots ? « Exceptionnel, unique, magique, passion et spectacle », nous lance Sébastien avant de nous détailler ce qui rend à ses yeux la Chinelle aussi unique. Aller chercher ses limites, apprendre à connaitre son corps et poser ses jalons de résistance physique et à la fatigue », c’est la clé de l’épreuve. « Car il ne faut pas oublier que tu démarres la course à l’heure où tu vas faire dodo normalement, après avoir passé un samedi déjà bien fatiguant. »
Il poursuit : « Au niveau enduro, ce n’est ce que j’ai fait de plus complexe, mais garder le moral, résister à la fatigue, ne jamais abandonner même si tes copains sont tous cassés… c’est compliqué. On a déjà perdu 2 pilotes dans leurs premiers relais, et à ce moment-là tu sais que la nuit va être difficile ! Mais si tu as envie, il faut le faire. Tu te prépares pour te simplifier la vie et tu roules avec les yeux grands ouvert et tu te dis, « je commence, je termine » ! »













