Published On: 9 août 2025

À quelques heures du coup de feu de ce samedi minuit, l’effervescence monte à Franchimont. Les 12 Heures de la Chinelle, véritable monument de l’endurance tout-terrain, rassemblent cette année encore un plateau relevé mêlant spécialistes de l’enduro, crossmen et pilotes polyvalents. Nous avons rencontré quelques-uns des favoris pour cette édition, qui se sont confiés sur leurs attentes, leurs préparations et leurs objectifs.



Un rendez-vous à part dans la saison

Pour Hugo Vukcevic, la Chinelle est plus qu’une simple course :

« C’est un rendez-vous important vis-à-vis du public belge, mais aussi entre pilotes. »
Même son de cloche pour Dietger Damiaens, qui avoue attendre ce week-end « avec impatience chaque année », tandis que Antoine Magain, qui roulera à Franchimont devant un public acquis à sa cause, se souvient avoir rêvé de cette épreuve enfant. « Je suis heureux de pouvoir l’ajouter à mon calendrier », confie celui sur qui le statut de pilote professionnel fait peser un agenda sportif international particulièrement chargé.

Florent Lambillon, lui, y voit l’occasion de « changer d’air et découvrir une discipline différente », et pour Luc Fargier, nouveau venu sur l’événement, il s’agit avant tout « ’une aventure humaine».

La magie d’un départ à minuit

Tous s’accordent : la spécificité de la Chinelle tient à son format unique.
Le départ style Le Mans à minuit, les relais en pleine nuit et la cohabitation sur la piste entre amateurs et professionnels créent une atmosphère inimitable. « Le lever du soleil, la rosée du matin… c’est un tout », résume Lambillon. Damiaens souligne « l’esprit d’équipe » propre à l’épreuve, tandis que Fargier avoue que le roulage nocturne sera « l’inconnu » de son week-end.

« Ce qui rend cette course unique, c’est le fait de démarrer à minuit, de rouler de nuit, et que les amateurs puissent partager la piste avec des pilotes professionnels », ajoute Magain.

Préparation express ou programme millimétré

Au niveau de la préparation, les approches varient :

Vukcevic a prolongé ses manches à l’entraînement et roulé sur une plus grosse cylindrée. Lambillon, averti seulement deux semaines avant, a enchaîné préparation physique et travail sur l’hydratation.
Damiaens s’est consacré un mois entier à cette course, multipliant les heures à moto. « Le dernier mois a été entièrement dédié à la préparation de cette course. J’ai passé de nombreuses heures à moto avec mon coéquipier Wesly Dieudonné », commente-t-il. Fargier mise sur son rythme acquis en Championnat de France d’Enduro et de Cross Country. Magain est quant à lui resté fidèle à son programme habituel, avec quelques longs runs pour se mettre dans le rythme.

Les défis : la nuit, la régularité et la mécanique

Si chacun a son point de vigilance, plusieurs obstacles reviennent : tenir un rythme élevé sur la durée, rester concentré dans l’obscurité, économiser la mécanique et gérer le trafic avec les pilotes plus lents. « La Chinelle, c’est 12 heures avec une seule moto. Il faut rouler vite mais intelligemment », résume Magain.

Des montures prêtes pour l’endurance

Les choix techniques varient :

Vukcevic et Lambillon partageront avec Brieuc Fraselle une Sherco 250 2T, machine que le premier connaît bien.
Damiaens et Fargier s’élanceront avec une KTM 350 EXC-F préparée par Hugues Dedobbeleer.
Magain défendra ses chances sur une Sherco 300 2T, la même qui l’a déjà conduit à la victoire sur les 12 Heures. « C’est la moto que j’utilise toute l’année, une valeur sûre. On a d’ailleurs gagné avec cette machine en 2023. Elle est efficace dans toutes les conditions », explique l’officiel Sherco en EnduroGP.

Objectifs affichés

Si certains restent prudents, d’autres visent clairement haut :

Vukcevic et Lambillon viseront d’amener leur Sherco dans le top-5, voire sur le podium si les conditions sont réunies. Damiaens reste pour sa part prudent en évitant de se mettre une pression inutile. Le pilote KTM espère avant tout « prendre un maximum de plaisir et rouler à son meilleur niveau. »
Fargier compte en revanche« tout donner pour gagner  » alors que Magain annonce évidemment sans détour être à Franchimont ce week-end pour y conquérir une 3ème victoire.

Le départ le samedi à minuit depuis l’esplanade de Franchimont. Toujours un grand spectacle !

L’importance de l’équipe et des partenaires

L’ambiance d’équipe est unanimement citée comme un facteur clé. Que ce soit entre pilotes, avec les mécanos ou grâce au soutien des partenaires, tous soulignent le rôle essentiel de cette cohésion pour aller au bout. Les marques aussi occupent une place centrale : Sherco pour Vukcevic et Magain, KTM pour Damiaens et Fargier. « KTM est dans mon cœur », lance Damiaens, « j’ai grandi avec cette marque grâce à mon père et j’ai toujours roulé avec cette moto exceptionnelle. C’est donc un immense honneur pour moi de représenter KTM dans cette course mythique. »

Lambillon se réjouit quant à lui de bénéficier exceptionnellement du soutien de Sherco et de la famille Vukcevic. « Je pense que l’ambiance est très importante », explique le Namurois. « Je suis content de pouvoir la faire dans de telles conditions avec des personnes qui ont beaucoup d’expérience dans ce domaine. Il y a une très bonne ambiance entre les 3 pilotes, on va essayer de s’entraider le plus possible et de se tirer vers le haut.

« Je suis plus que jamais prêt », lance Antoine Magain pour conclure. Rendez-vous donc dans la nuit de samedi à dimanche, pour un spectacle unique en son genre !