Published On: 24 octobre 2025

Le ministre flamand de l’Environnement annule partiellement une décision provinciale qui permettait au circuit de Lommel d’accueillir plus de pilotes simultanément. Une mesure qui relance le débat entre l’équilibre à trouver entre pratique des sports moteur et contraintes écologiques.

Le célèbre circuit de Lommel, fief historique du motocross belge, se retrouve à nouveau au cœur des discussions. Le ministre flamand de l’Environnement, Jo Brouns (CD&V), a partiellement annulé la décision prise en mars dernier par la province du Limbourg, qui autorisait le passage de 20 à 30 pilotes en piste et la suppression d’un point de mesure du bruit dans une forêt voisine.

Cette révision fait suite à un recours déposé par deux associations environnementales et un riverain, inquiets de voir les nuisances sonores augmenter autour du site.

Jo Brouns a estimé que l’augmentation du nombre de pilotes ne garantissait pas l’absence de nuisances supplémentaires pour les habitants. Le ministre a donc rétabli la limite à 20 pilotes.
En revanche, il a accepté la suppression du point de mesure acoustique situé dans une zone boisée, à condition que le suivi du bruit soit désormais effectué par modélisation informatique.
La forêt concernée appartient au Réseau écologique flamand (VEN), une zone naturelle protégée.

Le responsable du circuit de Lommel, Bart Claes, regrette cette décision, soulignant que les conditions techniques ne permettaient pas de maintenir le capteur sonore.

« Le terrain ne nous appartient pas, il n’y a ni électricité ni Internet. Et le bruit ambiant rend impossible une mesure fiable du son des motos », explique-t-il à nos confrère du quotidien Het Nieuwsblad. Claes rappelle par ailleurs que, selon une étude acoustique indépendante, le circuit ne dépasse pas les seuils légaux, même avec trente pilotes : « L’étude prouve que nous restons sous la limite autorisée, même à pleine capacité », insiste-t-il.

Les écologistes saluent une “victoire équilibrée”

La Limburgse Milieukoepel, principale fédération environnementale de la province, se réjouit de cette décision.

« Le point de mesure n’est supprimé qu’à condition que l’impact potentiel sur la zone VEN soit modélisé. Cela montre que le ministre Brouns s’engage pour un environnement vivable, pour les habitants comme pour la nature », déclare Dylan Elen, directeur de l’organisation, à la VRT. « Nous espérons une décision tout aussi courageuse concernant le circuit de Genk », ajoute-t-il.

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Vers une nouvelle ère réglementaire en 2027

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Le circuit de Lommel n’entend pas rester passif. Il a déjà investi dans une technologie de mesure dynamique : des caméras et transpondeurs permettent d’enregistrer automatiquement les niveaux sonores en temps réel pour chaque pilote. Cette méthode innovante n’a toutefois pas encore reçu l’aval des autorités.

La ville de Lommel se prépare par ailleurs à la nouvelle réglementation environnementale flamande, prévue pour 2027, qui imposera des normes plus strictes et un contrôle renforcé du bruit sur les circuits.

Lieu emblématique du motocross mondial, Lommel reste une référence pour les teams MXGP comme pour des centaines d’amateurs passionnés. Mais le débat autour de la cohabitation entre sport mécanique et protection de l’environnement est plus que jamais d’actualité en Flandre. Entre les attentes des écologistes, les contraintes politiques et le besoin légitime des amateurs de motocross de disposer de lieux adaptés pour s’adonner à leur passion, le sable de Lommel n’a vraisemblablement pas fini de faire parler de lui.