Published On: 11 novembre 2025

Après des débuts remarqués sur les circuits italiens puis ceux du championnat du monde MXGP, la Desmo450 MX a débarqué récemment dans les concessions Ducati. Une nouvelle venue dans le paysage du motocross qui entend redistribuer les cartes en apportant avec elle une technologie innovante propre au constructeur italien. Mais que vaut le modèle de production de cette machine qui a fait couler tant d’encre ces derniers mois ? Florent Lambillon a eu l’occasion d’en prendre le guidon et nous livre sa réponse.

Photos : Ducati Corse | Texte : Florent Lambillon

Ducati… en motocross ? On aurait pu croire à une blague, mais non : la marque italienne débarque avec une machine 100 % cross et une fiche technique qui fait tourner les têtes. Et pour marquer le coup, elle dégaine direct un moteur avec une distribution desmodromique. Rien que ça.

Contrairement aux moteurs traditionnels où les soupapes se ferment à l’aide de ressorts, la distribution desmodromique utilise deux cames : une pour l’ouverture, une autre pour la fermeture. le résultat, aucune soupape flottante à haut régime, plus de précision, plus de régime. Le point négatif ? Un entretien plus pointu et rigoureux. À ne pas prendre à la légère.

Dès notre arrivée sur le terrain, la Desmo450 MX en impose. Ligne affûtée, ouïes de radiateur originales, rouge Ducati éclatant, et équipement premium : freins Brembo, pneus Pirelli – pas de compromis.

 

Une fois en selle, la position est naturelle, équilibrée, un vrai “fit” instantané. L’assiette sur l’avant rappelle les motos très maniables, et Ducati semble avoir bien bossé sur l’ergonomie.

Performances et accessibilité

Annoncée à 63 chevaux, la Ducati est tout simplement la 450 la plus puissante du marché. Et pourtant, à la conduite, elle ne te démonte pas les bras. Le moteur est doux, progressif et très coupleux. Très proche de celui de ma Suzuki, que je considère comme l’un des plus agréables en cross. Clairement, Ducati a trouvé un bon compromis entre performance brute et accessibilité.

Et pour les plus pointilleux, tout est paramétrable via une appli : courbe moteur, frein moteur, traction control… Tout y est. Perso, j’ai testé le traction control et le quickshifter, mais je les ai vite désactivés. Je préfère rouler sans aides. Mais c’est top que ce soit là pour ceux qui en veulent.

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Le système desmodromique permet au moteur de grimper très haut dans les tours. Mais soyons honnêtes : en 450, on roule rarement haut dans les tours. Ce genre de moteur s’exprime surtout dans le bas et le milieu. Par contre, sur une future 250 Desmo, cette technologie pourrait être un vrai game changer.

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La moto est maniable, vive, stable, avec un bon feeling de l’avant. Ducati a réussi à éviter l’effet « moto rigide et brutale » qu’on pouvait redouter. Franchement, agréable surprise. Elle ne donne pas l’impression d’être une machine radicale à réserver aux pros.

Son point faible est sûrement le sable et la boue. Avec un moteur doux, une assiette sur l’avant, et quand on regarde les résultats GP, on sent que ce n’est pas encore sa zone de confort. Mais bon, Ducati débute. Et avec des pilotes comme Mattéo Puffet pour l’emmener sur les courses du championnat de France de sable, on sera vite fixés.

Une machine prête à vous surprendre

Ducati a frappé fort. Très fort. Une moto puissante, bien finie, agréable à rouler, avec de la vraie technologie embarquée. Le tout dans un châssis sain. La Desmo450 MX n’est pas qu’une vitrine marketing : c’est une vraie moto de cross, prête à rouler… et à surprendre.

Reste à voir si elle confirmera en conditions extrêmes (sable, boue, saison complète). Ducati n’est pas venue pour jouer les figurants.