C’est avec une profonde tristesse que nous venons d’apprendre ce mercredi soir le décès de Georges Jobé. En lutte depuis plusieurs mois contre une variante de la leucémie, le quintuple champion du monde de motocross a fini par être vaincu par la maladie.
Il allait fêter ses 52 ans le 6 janvier prochain. Homme de défis et jamais à court d’idées, il espérait se débarrasser de la myélodysplasie qui le rongeait depuis de longs mois pour se lancer dans de nouveaux projets. Le sort en a malheureusement décidé autrement. Georges Jobé est mort ce mercredi.
Avec la disparition du Liégeois, la Belgique perd l’un de ses plus grands champions. Naturellement doué, mais surtout travailleur hors normes caractérisé par une volonté de fer, Jobé a marqué les années 80 en devenant le plus jeune champion du monde à décrocher un titre 250cc en 1980 (19 ans) avant de récidiver 3 ans plus tard. En 1987, 1991et 1992, le Liégeois ajoutait encore 3 titres mondiaux 500cc à un palmarès exceptionnel. Un palmarès auquel il ajoute durant la même période pas moins de 9 titres de champion de Belgique! Des prestations qui lui valent d’être sacré sportif de l’année en 1987 et 1992.
Au début des années 2000, le quintuple champion du monde se lance dans l’organisation d’un GP de motocross sur un circuit qu’il construit aux abords du circuit de Spa-Francorchamps, près du célèbre virage de la source. Il s’agit à l’époque d’un ambitieux triple GP réunissant les catégories 125, 250 et 500cc. Bien que disposant d’un contrat de 7 ans pour l’organisation du GP, Jobé ne mènera pas ce contrat à son terme.
Un courage et une volonté qui forcent l’admiration
Après une carrière au plus haut niveau teintée de succès, Jobé va connaître une reconversion moins heureuse en rallye-raid avant d’être victime d’un terrible accident à Dubai à la fin de l’année 2007, alors qu’il entraînait de jeunes pilotes. Laissé pour paralysé, il parvient cependant, au prix d’efforts qui lui valurent l’admiration du corps médical en même temps qu’ils furent l’objet de nombreux reportages tant dans la presse écrite qu’à la télévision, à recouvrer l’usage de ses jambes.
En 2010, il apprend qu’il est atteint d’un cancer de la peau, qu’il parviendra à vaincre. Au même moment, il crée un team MX1 avec des KTM sur lesquelles il compte faire rouler Kevin Strijbos et le jeune Français Anthony Boissière. Hélas, un imbroglio financier avec le partenaire principal de l’équipe empêcha le Liégeois de poursuivre son projet au-delà des épreuves d’avant-saison (écouter son interview).
Au début de cette année, il apprenait qu’il était atteint d’un myélodysplaise, une forme de leucémie. Celui qui avait relevé tant de défis, brandi tant de trophées, triomphé tant de fois face à l’adversité était loin de penser qu’il s’agirait de son dernier combat.
Texte: Olivier Evrard | Photos: O. Evrard & archives