L’ancien quintuple champion du monde motocross, Joël Smets, va opérer un retour émouvant chez KTM à la fin de ce mois où il assumera les fonctions de MX Factory Racing Sport Director. Smets, âgé aujourd’hui de quarante-six ans, quittera ses fonctions actuelles de manager sportif chez Rockstar Suzuki à la fin de ce mois. Pour la première fois, le Belge s’explique sur ce que sera son prochain job.
« Pour faire simple, je dirais que j’aime sentir et vivre le sport, rester impliqué dans la préparation physique des pilotes, de sentir les battements de leur coeur. Je veux savoir comment ils travaillent. Je pense que si on veut les aider lorsque la grille s’abaisse, alors on doit savoir comment ils vivent et à quoi ils passent leur semaine. Je pense que c’est aussi le type de personne que KTM recherche. »
Smets va également coordonner les nouveaux ateliers que KTM est en train d’aménager en Belgique et où des pilotes tels que Tony Cairoli, Glenn Coldenhoff, Jeffrey Herlings, Pauls Jonass, Shaun Simpson et le team qui participera au championnat d’Europe 125 seront basés durant la saison sportive.
« Nous devons déterminer comment cela va fonctionner entre l’usine et l’atelier situé en Belgique. Cela sera de ma responsabilité même si ce n’est pas quelque chose d’entièrement nouveau pour KTM. Je pense dès lors que je devrai superviser les choses et bâtir un lien encore plus fort avec l’Autriche et leur programme,« nous déclare Smets. « KTM a des techniciens très compétents avec des gens comme Dirk (Gruebel, manager du team MX2) et Claudio (De Carli, manager du team MXGP) et tout est sous contrôle. Je n’ai pas l’intention d’interférer avec cela et nous regarderons simplement comment cela fonctionne. En ce qui me concerne, je me concentrerai sur les pilotes et sur l’aspect sportif. Des choses comme le planning de l’année, quand nous ferons de la préparation physique, quand nous commencerons à rouler, à quelle fréquence, quels autres types d’entraînement nous aurons… Je devrai également être en contact avec les préparateurs physiques des pilotes et savoir comment comment ceux-ci ont été préparés lors des années précédentes. Je devrai analyser si des choses doivent être changées et voir où je peux apporter mon expérience. Il va falloir que nous procédions à des investigations dès le 1er octobre. Je ne veux pas arriver et dire ‘voilà, les gars, c’est comme ça qu’on va faire les choses’ sinon je serai perdu dès le premier jour. Enfin, j’espère que je pourrai procéder à une analyse suffisante afin de pouvoir ajouter ou modifier certaines choses quelque part et à partir de là, apporter mon expérience. »
Le retour de Smets chez KTM pour qui il a roulé jusqu’en 2003 avant de rejoindre Suzuki où il est resté les deux dernières années de sa carrière signifie la fin d’une collaboration avec les Japonais, période durant laquelle il a aidé à Suzuki à remporter quelques bons résultats. « Je n’ai pas senti que je devais partir et nous formons un bon groupe. Je crois que cela a été une bonne année si on excepte les blessures de Kevin (Strijbos). Glenn (Coldenhoff) a obtenu cette victoire inespérée à Lommel. Jeremy Seewer a bien roulé tandis que Brian (Hus) a réalisé des progrès sensibles. Je crois que nous avons bien travaillé ensemble et c’est un peu triste de laisser tout cela derrière moi mais en même temps, je suis content que cette opportunité ait vu le jour chez KTM car j’ai l’impression de rentrer à la maison. »
Joël nous donne son éclairage sur sa motivation à rejoindre KTM et ce bizarre échange de position avec son ancien rival, Stefan Everts, qui quitte les Autrichiens pour, on le suppose, prendre possession des activités de Suzuki suite à la vente par Sylvain Geboers de la société qui contrôle ses activités, GRP.
« J’ai quitté KTM en 2003 et à ce moment, je pensais à ce que je ferais après ma carrière de pilote, » explique Smets. » Je savais qu’il me restait deux ans à piloter et KTM était en train de se développer et je croyais qu’il y aurait une place pour moi là-bas par après. On pouvait voir que cela était une évidence. C’est ainsi que lorsque j’ai quitté KTM, je ne renonçais pas seulement à une moto mais également à un boulot par après. Lorsque Stefan a débarqué chez KTM en 2007, j’étais certain que c’était pour le boulot que j’aurais obtenu. Quand je suis parti chez Suzuki, j’étais encore trop orienté vers le sport proprement dit. Ce qui m’intéressait, c’était de faire des résultats et j’étais encore ambitieux à ce niveau. C’était une décision à court terme que je n’ai jamais regrettée car c’était la première fois que je roulais pour une usine japonaise. Je me suis foutu en l’air professionnellement en étant trop enthousiaste et motivé mais encore aujourd’hui, je n’ai aucun regret. Je suis content d’avoir pu courir et travailler pour Suzuki et j’en suis reconnaissant à Sylvain (Geboers). »
Propos recueillis par A. Wheeler