Plutôt timide dans la vie de tous les jours, Benjamin Doneux n’en est pas moins un véritable guerrier une fois en piste. Agé de 11 ans, le jeune pilote originaire de Petit-Fays affiche déjà un beau palmarès. Troisième au championnat AMPL 50cc en 2006, champion 65cc en 2008 avec pas moins de 19 succès ainsi qu’un podium au championnat de Wallonie la même année et, enfin, un nouveau titre en 85B en 2009 alors que cette année-la devait être une année d’apprentissage!
« Oui, l’année 2009 devait en effet être une année d’apprentissage en petites roues. Mais je dois bien reconnaître que Boris Mazzoni était le plus rapide. Malheureusement, Boris confond parfois vitesse et précipitation. Mais sur un tour, qu’est-ce qu’il peut aller vite ! », explique Benjamin.
Mazzoni out pour 4 cross suite à une blessure à la malléole, Benjamin voyait la porte du titre grande ouverte.
Le virus du motocross lui est venu de son père qui nous explique : « La fibre du motocross m’a été transmise par mon oncle Tony Gillet (constructeur de la Vertigo, NDLR). J’ai roulé dans les années 80 à l’AMPL. J’ai fini en Seniors, sans trop de talent ni de soutien familial.
Ensuite, je me suis installé comme indépendant et les priorités étaient autres. Mais quand Benjamin est né, le virus du motocross qui sommeillait en moi s’est réveillé. Benja a eu son premier quad à trois ans et une Suzuki (déjà !) JR 50cc à 4 ans. »
A six ans, le jeune pilote arrive sur les terrains AMPL au guidon d’une LEM. Un choix qui peut surprendre tant KTM est la marque de référence dans cette catégorie. Benjamin précise: « C’est sur les conseils de Jacques Marchal (concessionnaire Suzuki à Pondrôme, NDLR) que nous avons fait ce choix. Au départ, beaucoup de personnes rigolaient de cette moto, mais la LEM RX3 marchait vraiment fort et était fiable. »
2006: les premières victoires
2005 marque les premiers tours de roues sur les terrains AMPL et c’est en 2006 que Benjamin a connu ses premières victoires : « J’avais promis à papa de gagner la course de Saint-Hubert car celle-ci se déroulait le jour de mon anniversaire. Ma première victoire a donc eu lieu le jour de mes huit ans. » Un premier déclic pour le pilote du MC Libin qui prenait alors conscience de son potentiel. Le second déclic fut la rencontre avec Manu Hubert : « J’ai appris avec lui les bases du motocross. Le courant passe vraiment bien avec Manu. Je suis fier qu’il s’occupe de moi. »
Manu Hubert, multiple champion AMPL et ancien pilote MXGP nous explique pourquoi il a décidé de s’occuper de Benjamin : « Cela fait maintenant trois ans que je m’occupe de lui. Mon choix s’est porté sur ce jeune pilote car il possède une grosse envie d’apprendre et un gros tempérament. Une autre de ses qualités est qu’il assimile très vite ce qu’on lui dit. Mais il a aussi quelques défauts, notamment celui d’être parfois trop perfectionniste. Il faut aussi qu’il travaille ses départs, qu’il réussit trop rarement ». A la question de savoir comment il voit son avenir, Manu nous confie : « Il est encore trop tôt pour savoir jusqu’où il ira. Il y a encore beaucoup de paramètres que nous ne maîtrisons pas, comme son comportement à l’adolescence par exemple. Notre objectif est d’en faire un bon pilote Inter. Pour le reste, nous verrons plus tard…Mais une chose est sà»re, Benja pourra encore compter sur moi à l’avenir. »
Sous l’aile de la famille Hubert
C’est d’ailleurs toute la famille Hubert qui s’occupe de Benjamin: « Suite à la blessure de Manu l’année passée, Franck, son frère, s’est retrouvé sans pilote et m’a alors pris sous son aile. Il vient souvent au départ avec moi. Les week-ends de course, nous sommes tous ensemble et j’effectue également 5 à 6 stages par an avec eux. » Et pour atteindre un tel niveau de pilotage, il n’y a pas de secret: il faut s’entraîner beaucoup, surtout l’hiver, et pour cela, il n’est pas toujours nécessaire de partir dans le sud : « Cet hiver, même avec les très mauvaises conditions climatiques que nous avons connues, nous ne sommes restés que 4 week-ends à la maison. Nous partons tous les deux, papa au chrono et avec un carnet pour analyser mon évolution. Nous roulons beaucoup en France, notamment à Amigny-Rouy qui est mon terrain préféré et aussi à Bogny/Meuse. En saison, quand papa a le temps, nous roulons également le mercredi. Je fais également de la natation et du VTT ou de la course à pied une fois par semaine. » Eric nous précise ensuite : « Jusqu’à présent, nous ne sommes jamais partis dans le sud. Je ne suis pas certain que le rapport coà»t/temps et conditions de roulage soient toujours avantageux.»
Comme pour tout jeune pilote, le MX Master Kids est un rendez-vous important dans la saison de Benjamin. Pourtant, en 2009, il est passé à côté de son week-end : « Le mercredi avant, j’ai fait une grosse chute, avec à la clé une perte de connaissance. Puis ensuite tout s’est mal enchaîné, chutes sur chutes le week-end. Quand je suis rentré le dimanche soir à la maison, j’avais 40° de température.» Malgré cela, il se qualifie pour la finale OR et termine à la 32ème place. Un position qui ne reflète cependant pas vraiment le potentiel du pilote.
Pour la saison 2010, Benja débutera la saison en 85B. Champion sortant de cette catégorie, on pensait pourtant qu’il allait passer à la catégorie reine des écolages immédiatement. Son père nous précise : « Nous prendrons le championnat de printemps comme un entraînement. Il ne faut pas perdre de vue que Benja n’a encore que 11 ans. Ensuite, pour le reste de la saison, il roulera en A, où la concurrence sera très rude. »
Le minivert, la famille Doneux n’y pense pas vraiment : « Cela représente un investissement temps et argent assez considérable. Mais il est évident que si la progression continue, nous allons devoir sortir de Belgique.»
Objectif avoué à plus long terme: rouler à la FMB, et puis, comme tout gamin de cet à¢ge, évoluer en MXGP avec, bien sà»r, le soutien de Suzuki !
Benjamin aimerait remercier quelques personnes qui lui apportent leur soutien : « Un grand merci à Jacques Marchal, concessionnaire Suzuki à Pondrôme depuis plus de trente ans, pour la préparation de ma moto, à tout le team RDH pour son aide les week-ends de courses, à mes sponsors Jean-Paul DAVID assurances à Paliseul, aux automobiles GILLET, à ma maman et à ma soeur à qui l’on demande beaucoup de sacrifices et, enfin, à Manu Hubert!»
Texte & photos: Yannick Bernard – Bernardmx.be