Portrait William Devillet | Le plaisir avant tout!

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Il existe deux sortes de jeunes talents. La première catégorie représente les jeunes pilotes qui, à force de travail, d’entraînement, de stages, de préparation et de concessions arrivent au bout d’un certain temps à afficher un très bon niveau chez les jeunes. La deuxième catégorie représente les pilotes qui ont un talent inné. Des pilotes pour qui le fait de rouler à moto se fait naturellement. Pour ces pilotes, pas besoin de réaliser 200 fois un passage délicat pour qu’ils puissent l’assimiler car, pour eux, le motocross est « facile ». William Devillet fait partie de cette seconde catégorie.

Ce jeune pilote de 11ans n’a pas beaucoup l’occasion de s’entraîner, comme nous le confie sa maman : « Malheureusement, William ne s’entraîne que très rarement. Entre l’école et le travail de David (le papa), ce n’est pas toujours évident. » Pourtant, cela ne l’a pas empêché de décrocher le titre AMPL au championnat de printemps, dans la catégorie des 85 moins de 13 ans.

« Pour la première fois, cette année, il a pu rouler un peu avant le début de la saison. Cela lui a permis d’assurer pour le premier championnat. Heureusement qu’il y a de temps à autre des week-ends sans course, ce qui lui permet de s’entraîner un peu. » Pas question non plus de préparation physique à son à¢ge : « Pour le moment, pas de programme. Pour nous, le motocross est avant tout un amusement et William a le droit, le reste de la semaine, de faire ses devoirs, de jouer avec ses copains ou à la console de jeux. Je crois que le principal atout de William est qu’il est réellement passionné. Il adore rouler et nous lui faisons confiance en l’encourageant mais sans jamais rien exiger de lui. Je pense que c’est ça le secret de sa réussite. »

Un premier championnat qu’il a d’ailleurs dominé. Il nous explique: « Avant le début de saison, je m’attendais à jouer les premières places, mais je pensais plutôt terminer deuxième ou troisième. Il y avait quand même des pilotes comme Boris Mazzoni ou encore Frederic Bosman. Quand j’ai commencé à m’entraîner cette année au Honda Park, j’ai été scotché par la vitesse de ce dernier. Mais j’ai eu la tà¢che facile car il n’a pas été présent à toutes les courses. J’attendais également Benjamin Doneux, le champion 65cc de l’année dernière. Par contre, je n’attendais pas Damien De Muyser à un si bon niveau. »
A vrai dire, son seul vrai rival pour ce championnat a été Boris Mazzoni : « Boris est également très rapide et, avec de meilleurs départs et un peu plus de réussite, j’aurais dà» me battre jusqu’au bout. Je n’aurais pas pu assurer comme je l’ai fait en fin de championnat. »

Le second championnat chez les plus de 13 ans

Pour le deuxième championnat, William, qui n’a encore que 11ans, roulera dans la catégorie des plus de 13 ans. Son papa nous explique ce choix : « En fait, avec William, j’ai toujours pratiqué comme cela. S’il prouve qu’il a le niveau pour évoluer à l’échelon supérieur et que lui le veut, alors je le fais monter. Cette année, il y avait juste deux conditions de plus. La première était, vu son jeune à¢ge, qu’il soit champion. Et la seconde, qu’il ne se blesse pas. Et, lors de la finale à Haid, il m’a prouvé qu’il savait gérer, assurer, attaquer tout en sachant se dominer. »

Et pourtant, son début de championnat dans la catégorie reine des écolages a été plutôt délicat. L’explication nous vient de sa maman : « Je pense que William s’est mis la pression tout seul. Nous ne lui avions, comme à notre habitude, rien demandé en terme de résultat. Mais le fait de se retrouver à la barre avec « les grands » l’a un peu stressé et ceci a provoqué quelques chutes. En plus, il a manqué d’un peu de chance avec notamment un serrage à Bertrix ou encore un départ un peu chahuté lors de la première manche à Mellier. » Mellier où il a d’ailleurs effectué une très belle deuxième manche, avec une seconde place devant des pilotes comme Arnaud Englebert ou encore Théo Ramos.
Les objectifs de William sont clairs : « J’aimerais terminer une fois sur le podium d’ici la fin de saison et ne pas me blesser. » Objectif raisonnable quand on connaît le talent du jeune garçon et qu’il vient d’ailleurs d’atteindre ce week-end en s’imposant à Libin, quelques semaines à peine après notre entrevue…

Le MX Master Kids avec le Dynamit MX Team

En juillet, comme bon nombre de jeunes, William participera au MX MASTER KIDS. Il évoluera pour cette épreuve dans la catégorie 85cc moins de 12ans. Avec son potentiel, il pourrait jouer un podium, et même, pourquoi pas, accéder à la victoire finale : « J’aimerais vraiment gagner cette course. J’ai un deal avec maman. Si je gagne, je vais rouler en Espagne en février 2010 pour une course qui ressemble au World Mini Trophy. Mais je roulerai d’abord au Master Kids pour le Dynamit MX Team. »
Le Dynamit MX Team, célèbre équipe composée de 11 jeunes pilotes évoluant à l’AMPL : « Nous sommes avant tout une bande de copains. Notre team a été formé lors du Master Kids en 2005. »

Le motocross est une histoire de famille chez les Devillet. David, le papa, évoluait encore la saison dernière en Juniors MX1. Il participe encore cette année à quelques courses en non-licenciés. Axel, le petit frère, évolue quant à lui en 50cc : « William et Axel sont très différents. Leur seul point commun est qu’ils se font plaisir tous les deux. Nous sommes heureux quand ils s’amusent et, même si c’était un autre sport, nous serions toujours présents pour les encourager. »

Pour les parents de William et d’Axel, le motocross prend une place à part entière dans l’éducation de leurs enfants : « Le motocross étant un sport individuel, égoïste et élitiste, nous essayons de garder un esprit de partage et d’amitié en participant chaque année à plusieurs courses de solidarité (Télévie, Everts and Friends, entraînement pour Arthur…) Se faire plaisir en aidant les autres: que du bonheur, non? »
Et d’ajouter encore : « Il est important pour eux d’apprendre à grandir avant d’apprendre à rouler. Je pense qu’il est primordial de pratiquer ce sport avec respect, que ce soit de ses copains pilotes, des commissaires ou même des organisateurs. » Solidarité et respect, voilà deux mots qu’on a souvent tendance à oublier dans notre sport.

Imaginez ce que pourrait devenir ce jeune talent, qui joue les premiers rôles dans les catégories d’écolages à l’AMPL et qui a une chance de décrocher un podium au Master Kids, s’il avait une préparation digne de ce nom, des stages réguliers,.. Nous sommes en droit de nous poser la question: pourquoi ne pas le pousser un peu plus, le faire évoluer, par exemple, dans un championnat tel que le Minivert, lui faire suivre une préparation hivernale au soleil…? David nous donne une explication à ce sujet : « Nous en revenons toujours au même point. Le Minivert, pourquoi pas, mais cela demande du temps. Mais nous avons comme projet pour 2010 de faire le championnat de Wallonie qui se déroule les samedis, et nous resterons les dimanches sur place pour prendre part aux courses de la FMB, dans le but de pouvoir s’entraîner et progresser avec d’autres pilotes. »

William aimerait remercier quelques sponsors « Un grand merci au Comptoir des Glaces à Arlon, qui me suit depuis mes débuts. Merci également à APV Electricité ainsi qu’à tous les sponsors du Dynamit. Et, pour terminer, un énorme merci aux personnes qui me soutiennent dans mes joies comme dans mes déceptions et qui m’aident à avancer. »

S’il n’y avait qu’une seule chose à retenir de ce portrait, ce serait le mot « plaisir ». Plaisir de rouler, juste pour l’amusement, sans pression parentale qui parfois peut être lourde à supporter pour un jeune pilote, aussi talentueux soit- il. Plaisir aussi de retrouver ses copains tous les week-ends le long des terrains. Et qu’importe le niveau auquel William arrivera plus tard car, pour lui, le motocross restera toujours synonyme de … plaisir.

>> www.william-devillet.be

Texte & photos: Y. Bernard – Bernardmx.be

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