Essai Honda CR-F 250 & 450 2016

Essai Honda 2016: des rouges à maturité

Essai Honda 2016: des rouges à maturité
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Dans l’euphorie du titre mondial MX2, les Honda CR-F 2016 sont arrivées ! Les Rouges reviennent mieux armés que jamais après une saison durant laquelle la marque a pu profiter du travail accompli au plus haut niveau par des pilotes du calibre du nouveau champion du monde MX2 Tim Gasjer ou du duo HRC Paulin/Bobryshev. Et la production en profite plutôt bien…

Un an après avoir testé la  gamme Honda 2015 sur le circuit de Gallarate dans le nord de l’Italie, l’occasion était belle de rempiler sur ce même circuit et dans des conditions de roulage similaires afin de vérifier le boulot réalisé par les ingénieurs nippons sur la cuvée 2016. Pour nous accueillir dans les meilleures conditions, Honda ne lésine pas sur les moyens. Techniciens, ingénieurs, managers et, cerise sur le gâteau, Jean-Michel Bayle en personne sont là pour nous accompagner et nous éclairer à propos des nouveaux modèles de la marque durant cette journée d’essais. Notons au passage que Jean-Michel Bayle s’est lui-même très investi dans le développement des motos, en plus de son rôle de coach aux côtés des pilotes du HRC.

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On l’a bien compris, Honda veut démontrer l’excellence de ses produits, il ne s’agit pas d’essayer juste pour essayer. Le bilan 2015 du HRC est d’ailleurs très flatteur avec le titre de Tim Gajser en MX2 qui met fin à l’hégémonie KTM dans la catégorie et les 2ème et 3ème places de Paulin et Bobryshev en MXGP. Voici les stats élogieuses des motos officielles mais qu’en est-il des CRF « clients » ?

Au 1er coup d’œil, RAS: le look des CRF reste inchangé. Les 2 cylindrées se différencient au visuel par leur fournisseur de suspension : Showa sur la 250 et Kayaba pour la 450. Les 2 modèles sont équipés en première monte de gommes Dunlop MX52. Rouler Honda est souvent gage de qualité et lorsque l’on enfourche les CRF, cette impression se vérifie, finitions irréprochables, choix de matériaux haut de gamme et alliages souvent supérieurs à la concurrence qui permettent souvent à votre moto de vieillir un peu moins rapidement.

CRF250 : la « Worldchamp »

Après avoir vu leur 250 CR-F souvent critiquée ces dernières années pour son manque de punch, les motoristes ont largement planché sur ce problème en étroite collaboration avec le service course (HRC) et ont su faire bénéficier la série du travail effectué sur la moto du champion du monde MX2 Tim Gajser.

Le gain de puissance est estimé à 5% par rapport au modèle précédent grâce à un ensemble de modifications moteur et plus particulièrement d’une bielle, d’une culasse et d’un piston totalement revus ainsi que de soupapes en titane qui remplacent les anciennes en acier. En parallèle, le collecteur d’échappement dispose désormais d’un résonnateur, les 2 silencieux sont de plus grand diamètre et le radiateur gauche voit son volume augmenter pour permettre un meilleur refroidissement.

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Une fois en selle, la première sensation au guidon de la petite CR-F est identique à celle de l’an dernier: ça transpire le bon produit ! Position top, guidon, leviers et accessoires irréprochables, rien ne vibre et la sonorité est feutrée. Et de fait, c’est une 250 métamorphosée que je découvre dès les premiers mètres. Rien à voir avec le modèle 2015 qui « poumonait » péniblement dans les longues montées du circuit milanais.

La CRF  respire enfin la santé et la combinaison de ce moteur revitalisé avec une partie cycle souvent plébiscitée rendent cette 250 hyper efficace, plaisante et évidemment très performante.

Trois runs de 15 minutes, c’est aussi l’occasion de tester les 3 courbes d’allumage déjà évoquées l’an dernier avec le système EMSB (Engine Made Select Button) qui permet de sélectionner 3 courbes de puissances différentes en agissant sur l’allumage.

Pour rappel: position 1 (standard), 2 (doux) et 3 (agressif). Notons que pour les plus exigeants, les courbes 2 et 3 pourront être modifiées grâce au boîtier et au logiciel mis au point par le HRC.

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Alors que la courbe 3 s’imposait sur le modèle 2015 du fait du manque de caractère, la position standard offre en 2016 un compromis idéal sur toute la plage de puissance. La courbe 2 permettra d’adoucir fortement le comportement et la 3ème devrait plutôt s’utiliser sur circuits sablonneux mais  ça reste à vérifier tellement le moteur perdait son couple et son allonge.

Au niveau embrayage et boîte de vitesses, c’est franchement nickel. De l’horlogerie suisse, c’est précis, aucun bruit parasite… Honda, quoi !

Niveau équipement, on apprécierait malgré tout (mais cette remarque vaut pour toutes les Japonaises) l’arrivée de l’embrayage hydraulique.

Une application sur votre smartphone pour régler votre fourche !

Focus sur la fourche Showa SFF-TAC-AIR: sans entrer dans les détails techniques, hormis le gain de 1 kg par rapport à une fourche conventionnelle, elle gagne 5 mm sur les tubes supérieurs afin de réduire les frottements internes. Le bras droit assure les fonctions de compression et de détente tandis que le bras gauche comprime l’air uniquement en phase de compression. En jouant sur la pression d’air, on constitue un ressort pneumatique qui permet de jouer sur les différentes plages de compression sans démonter quoi que ce soit.

Cela demande évidemment un minimum de pratique et Showa a pensé à vous épauler en proposant son application I-Phone sur laquelle vous encoderez vos informations (poids entre-autre) et vous recevrez les indications pour régler votre fourche sans vous déplacer. On n’arrête pas le progrès !

A l’arrière, l’amortisseur Showa reçoit un ressort plus ferme sur la première partie de sa course pour répondre aux modifs apportées sur la fourche et optimiser l’adhérence.

Au final, Honda propose une moto saine, efficace et performante, les lacunes moteur faisant désormais partie du passé. On n’en demandait pas plus !

CRF 450 : en toute simplicité

En évolution constante depuis son lancement en 2002, la CR-F 450 semble atteindre avec son millésime 2016 l’excellence tant cette 450 est facile d’utilisation.

Hormis la suspension Kayaba, rien ne la différencie de sa petite sœur mais une fois en selle, on sent malgré tout plus de fermeté de l’ensemble, on surplombe d’avantage la moto, l’embrayage est évidemment plus dur au niveau du levier (une fois de plus: à quand l’hydraulique ?) et le démarrage nécessite un bon coup de botte. D’après nos infos, les motos officielles bénéficieraient dès 2016 du démarreur électrique (enfin !) en espérant le voir monté sur la série 2017 qu’on nous annonce révolutionnaire.

Peu de changements donc sur cette 450 mais une série de détails qui en font un étalon de la catégorie. Certainement pas la plus radicale mais l’accord châssis-moteur quasi parfait et un sentiment de confiance et de maîtrise place la Honda comme la 450 la plus exploitable et la plus efficace sur le marché. Et n’est-ce-pas là le but recherché ?

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Toujours équipée au guidon du système EMSB qui permet au pilote de choisir entre 3 cartographies moteur : standard, doux ou dynamique. J’ai personnellement apprécié la courbe standard qui procure une belle élasticité, un compromis idéal entre souplesse et caractère sans pour autant vous arracher les bras.

Au niveau de la fourche Kayaba, il s’agit ici de canons identiques, gauche et droit, également allongés de 5 mm afin d’améliorer l’équilibre avant/arrière et la stabilité sans que les valeurs de débattement ne soient modifiés.

Tous les réglages sont désormais accessibles au sommet des tubes de fourche, la précharge est quant à elle réglable via une valve à air. Au niveau de l’amortisseur, Kayaba a adapté ses réglages afin d’être en équation avec les nouveaux paramètres de la fourche avant. Les réglages de compression et détente sont concentrés au niveau du réservoir afin de rendre l’accès plus facile.

En pratique, je n’ai absolument rien modifié aux suspensions de cette 450, j’y ai trouvé mon compte, inutile de chercher les problèmes là où il n’y en a pas mais il est évident que l’on pourrait toujours peaufiner les réglages à condition de ne pas s’y emmêler les pinceaux.

En bref, si vous désirez les sensations d’une 450 sans vous démener avec une puissance indomptable ou si vous recherchez une 250 toujours aussi équilibrée après avoir subi une sérieuse cure de vitamine cet été, alors foncez chez le concessionnaire officiel Honda le plus proche pour découvrir ces nouvelles CR-F 2016. Vous ne serez pas déçus ! D’autant que Honda célèbre le titre mondial MX2 de Tim Gasjer avec une action spéciale disponible pour le moment dans tout le réseau Honda…

Texte: Christophe Bertrand

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