Published On: 22 mai 2013

Giacomo Gariboldi est un homme d’affaires expérimenté qui a développé le Gariboldi Honda team pour en faire aujourd’hui un team réputé dans le paddock du MXGP. Gariboldi se concentre aujourd’hui sur le MX2 et il bénéficie du soutien de Honda. Cette saison qui a vu Harri Kullas rejoindre le team n’a pas décollé comme espéré mais Giacomo Gariboldi reste déterminé à  favoriser l’expansion de son team. Il nous en parle avec passion et il nous dévoile ses plans pour l’avenir.

D’où vient cette passion pour le motocross?

Giacomo Gariboldi : »J’ai commencé à  faire du motocross dès mon plus jeune à¢ge. Cela a été ma première passion dans la vie. Je suis ensuite resté quinze ans en dehors dun monde sportif car j’étais à  l’université et puis mon travail a eu la priorité. Je suis revenu dans le motocross voici une dizaine d’années. Je voulais piloter un peu moi-même puis j’ai commencé à  suivre quelques pilotes. C’est ainsi que j’ai créé mon propre team en 2004 en Italie pour aider des jeunes pilotes italiens.

La première année, nous avons remporté le championnat italien des Juniors MX2. A partir de ce moment, j’ai pensé qu’il serait intéressant que je m’implique davantage. Nous avons participé au championnat d’Europe que nous avons remporté la seconde année. C’est ainsi que nous en sommes arrivés progressivement à  participer au championnat du monde avec le support d’une usine. »

Parlez-nous de votre entreprise familiale…

Giacomo Gariboldi : »Nous sommes une maison d’édition spécialisée dans les livres d’art ou dans des livres consacrés à  la décoration de la maison ainsi que des posters. Nous imprimons nous-mêmes mais exclusivement pour les travaux que nous éditons, pas pour d’autres éditeurs. Nous distribuons nos travaux dans le monde entier. »

Vous êtes intéressés par les courses de chevaux, avons nous entendu. C’est exact?

Giacomo Gariboldi : »C’est vrai. Mon grand-père avait une passion pour les chevaux et j’ai commencé à  monter très jeune, avant le motocross, et j’ai gardé cette passion des chevaux. Voici environ vingt-cinq ans, j’ai élevé mon premier cheval, un pur sang et maintenant j’ai des chevaux à  l’entraînement en Angleterre et en Irlande en même temps que j’élève et je vends des chevaux.

Vous êtes un homme très occupé! Vous avez la réputation de rendre meilleurs les jeunes pilotes qui passent chez vous. Nous pensons notamment à  Aleksandr Tonkov. Quel est votre sentiment à  ce sujet?

Giacomo Gariboldi : »Je pense que la plupart des jeunes pilotes ne sont pas dans les bons teams avec les bonnes personnes et les bonnes motos. C’est ainsi que lorsqu’ils se retrouvent dans de bons teams, ces mêmes pilotes se donnent à  110% et on peut voir une amélioration. Ce que j’ai pu remarquer, c’est que lors de la première année, un jeune pilote s’améliore beaucoup puis, dans la deuxième année, cela va moins bien parce qu’il est habitué à  ce qu’il a. Lors de la première année, les jeunes donnent tout ce qu’ils ont pour faire des résultats. C’est ainsi qu’avec (Christophe) Charlier, nous l’avons inscrit dans le championnat d’Europe alors qu’il n’était encore personne et il gagnait des courses. Il lui est même arrivé de battre Herlings en 2009. Nous avions (Harry) Kullas également dans le championnat d’Europe et il a également terminé neuvième du championnat en 2011. Il y a effectivement beaucoup de jeunes pilotes qui s’améliorent chez nous. Je préfère travailler avec eux qu’avec des pilotes expérimentés. »

Cette année, Harri Kullas est revenu dans votre team et il ne donne pas vraiment les résultats escomptés. Vous pouvez nous dire ce qu’il en est effectivement?

Giacomo Gariboldi : »Après avoir stoppé avec Tonkov à  la fin de la saison dernière vu que son sponsor personnel avait l’intention de le faire courir aux Etats-Unis, nous devions trouver quelqu’un d’autre. Il n’y avait pas beaucoup d’options et nous avons décidé de travailler à  nouveau avec Harri car nous le connaissions et nous savions que c’est un pilote sérieux. Jusqu’à  maintenant, cela n’a pas marché pour diverses raisons et principalement parce qu’il s’est blessé dans le championnat italien. Lorsqu’il a participé au premier GP, il n’était pas encore à  100% sur le plan psychologique. Maintenant, il se bat pour trouver une solution à  son problème car le problème est chez lui. »

Parlez-nous de votre pilote russe (Il participe à  certains GP et au championnat d’Europe)

Giacomo Gariboldi : »Vsevelod Brylyakov, nous l’avons remarqué l’an dernier en championnat d’Europe. Il a terminé dixième de ce championnat tout en n’ayant participé qu’à  quelques épreuves et à  mon avis, c’est quelqu’un qui pourrait s’améliorer très rapidement. Nous ne connaissions pas ses limites mais il n’avait pas un bon team pour l’épauler. Je crois qu’il lui faudra travailler peut-être encore deux ans pour devenir un bon pilote. »

David Philippaerts pilote pour vous en MX1. Votre objectif avec lui est-il qu’en tant qu’ancien champion du monde, il vous aide à  former vos jeunes pilotes?

Giacomo Gariboldi : ‘’Oui, c’était l’objectif lorsque nous avons engagé David. Avoir un pilote de son niveau pour nous aider à  former et à  améliorer nos jeunes pilotes. Nous savons qu’il s’entraîne chaque semaine avec Brylyakov qui a appris à  copier et à  reproduire la manière avec laquelle David s’entraîne. C’est vraiment très profitable de bénéficier d’une telle expérience dans un team. »

Votre relation avec Honda s’est étoffée au fil des années. Pouvez-vous nous en dire plus à  ce sujet?

Giacomo Gariboldi : « La première année, nous n’avions aucun soutien de l’usine. Ce n’était pas une surprise mais nous voulions changer de marque pour démarrer à  zéro. Nous voulions trouver un fabricant qui finirait par être intéressé à  nous en vue d’un support en MX2 mais nous savions que nous allions devoir faire nos preuves. Honda était pour nous la seule réelle possibilité d’arriver à  nos fins et, en fin d’année, nous avons l’agréable surprise d’apprendre que Honda nous procurerait du support pour cette saison. J’espère que cette collaboration s’étoffera encore à  l’avenir. »

La Honda Gariboldi a énormément évolué au cours des douze derniers mois. Qu’est-ce qui en fait selon vous une bonne moto?

Giacomo Gariboldi : »L’an dernier, nous avons eu du mal pour faire de notre moto une vraie moto de compétition mais on constate qu’aux Etats-Unis, la Honda est au-dessus de la concurrence. Nous savions dès lors qu’on pouvait atteindre ce niveau également en Europe. Nous n’avions aucune expérience et nous avons donc commis des erreurs mais nous avons en même temps appris beaucoup et cette année, nous avons une bonne moto. Nous croyons que nous avons une moto très compétitive et une des choses que les pilotes disent au sujet de la CRF250R, c’est que c’est une moto très facile à  piloter. Lorsqu’ils la pilotent pour la première fois, ils disent que c’est facile en comparaison avec les autres motos. Ils disent aussi que le chà¢ssis est excellent. Si nous parvenons à  encore améliorer un peu notre moteur de course, nous aurons un package fantastique. Ce que nous avons constaté cependant, c’est que c’est possible d’avoir une bonne moto mais il faut aussi que le pilote soit à  son top sinon on ne peut pas voir toutes les capacités de la machine. Ce dont nous avons besoin à  l’avenir, c’est de tirer le maximum des pilotes dont nous disposons et d’essayer de réaliser des podiums. »