Enduro UEM – Pologne | Le périple polonais du team HVT/MXM

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Après l’annulation de la manche d’ouverture du championnat d’Europe en Espagne le mois dernier, Kielce, petite ville de 215.000 habitants et située à  280 km au sud de Varsovie, accueillait il y a 2 semaines la première manche du championnat d’Europe d’enduro (UEM).  Après plus de 1300 km d’autoroutes et de nationales, nous voici arrivés sur place.

Jeudi 5 mai 22h : nous arrivons dans le parking entourant le tout nouveau stade de la ville mais avec une demi-journée de routes dans les jambes, nous n’attendons plus qu’une chose : récupérer les clefs de nos chambres et rejoindre nos deux pilotes (Cédric et Jérémie) ainsi que « Papy Georges » qui avaient fait la route la nuit précédente.

Vendredi 6 mai 8h : petit déjeuner ensemble. Nous discutons de l’organisation du team durant ces deux jours de compétition. Ensuite, nous installons sans attendre tout le matériel prévu pour un long week-end, nous apposons les autocollants, sponsors et numéros officiels sur les motos. Les pilotes affinent leurs réglages de suspensions et de carburation, puis vont passer leur KTM au contrôle technique. Ce dernier étant réussi, les motos sont placées dans le parc fermé jusqu’au lendemain matin pour le début la compétition. Suit ensuite une réunion de toute l’Equipe belge (6 pilotes et les mécanos et/ou suiveurs) avec notre coach « national » Mikaël Despontin qui nous explique le rôle de chacun, pour les pilotes, les endroits où se situent les CP (control de passage) et les deux CH (control horaire), ainsi que les nombreuses difficultés qu’il a judicieusement notées lors de son tour de reconnaissance en tant que pré-rider.
Samedi 7 mai 7h : le week-end « sportif » peut commencer…

Les impressions des pilotes

Cédric CREMER

SAMEDI: 4ème SéniorE3 – 10ème Scratch
DIMANCHE : 5ème SéniorE3 – 15ème Scratch

Grà¢ce à  notre pré-rider et coach Mikael Despontin, nous avions eu des informations supplémentaires quant à  la gestion du temps accordé à  chaque boucle mais aussi quant aux passages plus difficiles et dangereux de celle-ci (bourbiers à  éviter). Cette expérience de la part de notre coach n’est pas seulement dà»e au fait qu’il était pré-rider cette année mais surtout parce qu’il avait participé au championnat l’année précédente et que le tracé restait fortement semblable.

Lors de la matinée de la première journée, soit le samedi 07 mai, je partais dans la même minute que Jérémie: 10h50. Partis du paddock, une petite liaison dans les bois nous attendait avant de gagner le CH1. Cinq minutes après celui-ci, nous arrivions à  la spéciale, autrement dit à  la cross-test.
Celle-ci se traçait sur un terrain plat et sablonneux. La durée totale de cette spéciale était de 7 min.20 pour les inters.

S’en suivait un long chemin en liaison le long d’un chemin fer. On passait également dans une prairie remplie d’une panoplie de bourbiers qui étaient difficilement décelables et surtout évitables! Hormis les bourbiers, il n’y avait pas réellement de challenges dans cette liaison. Arrivés au CH2, il ne nous restait plus que deux minutes avant de gagner la seconde spéciale, l’enduro test. Celle-ci était tracée sur un terrain plus vallonné et le sol étant plus rocailleux et dur. C’était une très belle spéciale de plus ou moins 6min.50 et dans laquelle je me suis bien amusé. Le reste de la liaison se déroulait dans les bois. Ce morceau du parcours était légèrement plus compliqué étant donné qu’il était un peu plus rythmé par ses descentes, bourbiers et grandes côtes. Cette partie de la boucle était donc physiquement plus compliquée. Voici donc comment se déroulait une boucle, celle-ci ayant été répétée trois fois durant cette journée.
Souffrant encore des lésions liées à  mon pouce, j’éprouvais quelques difficultés dans les liaisons car il fallait rouler à  un bon rythme et les chocs réveillaient la douleur.

Avec chaque passage précis dans les liaisons, il fallait choisir son tracé de manière efficace. La plupart du temps, il fallait contourner les bourbiers et donc prendre en compte le détour. « L’aide » apportée par nos amis polonais n’était pas la meilleure solution à  suivre quant aux évitements de bourbiers étant donné que les autochtones nous envoyaient dans ceux-ci dans le but de nous faire perdre du temps!
Lors de la deuxième journée, soit le 08 mai, le départ était donné à  8h50. Les spéciales ainsi que les liaisons étaient identiques. Dans les deux premières boucles je tombe à  chaque fois dans la première spéciale, la cross-test. Ces chutes n’ont pas de répercution sur mon état physique mais plutôt sur les temps. Je tombe de la 10ème à  la 15ème place au scratch et d’une 4ème place à  une 5ème place en E3. Ma blessure au pouce se faisait plus sentir lors de la seconde journée. Physiquement, je me sentais bien car je suis très ambitieux et très motivé lors des courses à  l’étranger.

Je remercie l’entièreté de mon team pour le soutien de qualité qu’il m’apporte lors de chaque course et surtout durant une grande course comme celle-ci à  l’étranger. J’ai hà¢te de disputer à  nouveau le championnat d’Europe avec un si beau team! Les infrastructures apportées par celui-ci me permettent d’avancer et d’avoir moins de tracas au niveau de l’organisation d’une si grande course.

Jérémie FRASELLE

SAMEDI: 17ème SéniorE3 – 137ème Scratch
DIMANCHE : abandon

Arrivé jeudi matin à  Kielce après 14h de route, nous rentrons directement dans le « bain » et allons reconnaître les spéciales durant près de 4h de marche. En effet, les 2 spéciales sont très longues et prennent beaucoup de temps à  pied. Le vendredi, alors que Despon (pilote pré-rider) va reconnaître le tour de 80km pour les pilotes belges, nous nous activons sur les derniers réglages des motos et les différents contrôles techniques. A 16h, débriefing de Despon pour les pilotes belges…il nous explique les pièges à  éviter et ils sont nombreux….très nombreux. La pression commence à  monter. Ensuite, on part vite reconnaître une dernière fois la spéciale cross avant un repos bien mérité. Le week-end s’annonce long avec 2 x 240km à  parcourir !

Samedi matin, le grand jour. Au fil des 80 kilomètres du tour (à  parcourir 3x chaque jour), on découvre les chemins….déjà  défoncés, les bourbiers (que dis-je… les marais !) et les montées extrêmes. Et pas 200m de route pour se reposer….et oui, c’est bien vrai…rien à  voir avec ce que l’on connaît en Belgique. Et ne pensez pas que le public polonais est là  pour nous aider. La célèbre bouteille de vodka à  la main, ils font tout pour nous envoyer dans le fond des bourbiers ou pour nous voir pousser dans les côtes…et s’il faut construire des barricades pour nous empêcher de contourner l’obstacle, ils n’hésitent pas ! Côté spéciales, je réalise des bons temps dans le premier tour mais dès le début du deuxième tour, ça commence à  se corser avec l’arrivée des crampes ! J’arrive, à  l’entrée des spéciales, très essoufflé et fatigué. Pas facile de faire encore un chrono dans ces conditions mais je m’accroche en liaison pour prendre le moins de pénalités. Je prends 2 minutes malgré tout et termine la première journée dans la douleur à  la 17ème place en Sénior E3.
Le soir, on fait le nécessaire pour me remettre d’aplomb, tout le clan belge est au petit soin. C’est vraiment génial, cet esprit d’équipe !

Le dimanche, j’ai bien récupéré. Dans les premiers tronçons, je me sens super bien et ça se ressent dans les chronos. Je réalise mes deux meilleurs temps depuis le début. Mais, au fil de km, tout s’enchaîne trop vite : je perds beaucoup de force dans les difficultés, je n’arrive plus à  récupérer et je n’ai plus le temps pour m’alimenter au « ravitaillement ». Je dois me résoudre à  abandonner après 2 tours, le mort dans l’à¢me mais sans être vraiment déçu. J’étais venu pour apprendre et ce championnat est une formidable école !
Cette première manche du championnat d’Europe en Pologne restera une expérience inoubliable.
Si c’est impossible pour moi de me rendre en Roumanie en juin, j’ai déjà  hà¢te d’être en septembre en France pour participer à  la troisième manche du championnat UEM.

Je tiens à  remercier tout particulièrement Vincent Hercot qui a permis ce périple pour l’ensemble du Team.

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