Interview Zach Osborne |  »Cette saison est ma dernière chance d’être champion du monde MX2! »

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Zach Osborne, le pilote du Monster Energy Yamaha team, est le seul pilote américain qui participe au championnat du monde de motocross sous l’égide de la FIM. à‚gé de vingt-deux ans, Osborne veut absolument conquérir la couronne de champion du monde MX2. Cet objectif ne paraît pas déraisonnable dans la mesure où le pilote originaire de Virginie est parvenu cette année à  monter deux fois sur le podium lors de ses quatre participations au championnat AMA de la Côte Ouest en Supercross Lites. Certes, la concurrence, composée de pilotes tels Herlings, Searle, Van Horebeek et son compagnon d’écurie, Arnaud Tonus, sera rude.

Osborne participe aux GP depuis 2008 et il a connu des fortunes diverses notamment avec des blessures en 2009 et 2011. Le seul GP qu’Osborne ait remporté est le GP de Turquie, en 2009. Pour le reste, il a gagné le championnat de Grande-Bretagne et il a réalisé plusieurs podiums lors des deux dernières saisons.

Zach, le fait d’avoir participé à  plusieurs Supercross aux Etats-Unis en début de saison était un risque calculé? Qu’est-ce que cela t’a apporté?

Zach Osborne :  » La condition physique, la confiance mais c’était surtout quelque chose que j’avais envie de faire. Nous en avions parlé avant au sein du team mais cette année, le timing était parfait. Participer à  des épreuves comme le championnat de Supercross américain exige qu’on ait une condition physique parfaite car le rythme est tel durant un espace de temps réduit que le coeur est extrêmement sollicité. Je suis convaincu que la participation à  ces épreuves américaines me sera profitable cette saison au niveau du rythme en course mais aussi au niveau de ma condition physique et de ma précision sur le plan du pilotage. »

On a effectivement vu par le passé des pilotes comme Gautier Paulin et Ken Roczen participer à  des Supercross aux Etats-Unis avant la saison des GP et il a semblé que cela leur avait fait du bien…

Zach Osborne: » Sans aucun doute. Pour moi, c’était une bonne opportunité de rouler sur la moto et c’était également une bonne visibilité pour les sponsors. En outre, c’était agréable de pouvoir rouler dans mon pays devant les fans du Supercross. En outre, nous avons reçu un soutien appréciable de Yamaha U.S. »

Tu peux nous expliquer comment tu as préparé ton YZ250F pour le Supercross par rapport au motocross?

Zach Osborne: » Eh bien, disons tout d’abord que le moteur est identique. La seule grosse différence était que nous ne pouvions pas utiliser des pièces en carbone comme nous le faisons en Europe. La boîte de vitesse est la même mais en ce qui concerne les suspensions, elles sont plus dures que pour le motocross. En Supercross, on est tout le temps au maximum et il faut pouvoir gérer énormément de sauts sur des circuits très petits. On a beaucoup travaillé sur les suspensions et on a fait du super boulot avec à–hlins lors des deux derniers mois. Cela a été du travail intensif, surtout de la part des gens de chez Cossworth mais je n’ai jamais été aussi content que je ne le suis avec la moto dont je dispose maintenant. »

Il t’a fallu longtemps pour te remettre dans le bain du Supercross?

Zach Osborne:  »Il m’a fallu à  peu près six semaines pour descendre mes temps et pour me trouver à  effectuer de nombreux tours à  un rythme élevé. Cela a été un processus d’une grande intensité car on s’y est mis seulement à  la mi-octobre et tout cela après une période de deux mois d’inactivité suite à  une blessure à  l’épaule. C’était donc une transition rapide mais tout s’est bien passé. Lors des trois dernières semaines, je sentais que j’étais prêt. En effet, j’étais certain de pouvoir tenir les 22-23 tours que comportent une manche. Je me sentais également costaud, avec un bon rythme sur le circuit exigeant tel celui que nous utilisions. »

Le Supercross, c’est une épreuve qui se déroule sur un après-midi et sur une soirée. Tout doit passer très vite…

Zach Osborne:  »Oui, cela va vraiment vite. Sur un circuit de GP, il arrive qu’on soit là  quatre jours complets. Lors des épreuves de Supercross, on arrive le vendredi après-midi, on sort la moto pour le contrôle technique et le samedi se déroule alors tellement vite qu’on ne voit pas le temps passer. Maintenant, il n’y a rien de mieux que le fait de rouler devant soixante mille personnes et de rouler avec tout le gratin de la discipline. Cela a toujours été un rêve pour moi de participer à  des Supercross au plus haut niveau. C’est tellement motivant d’être là . Si tu viens au stade et assiste au spectacle mais que tout cela te laisse froid, cela signifie que tu ne te passionneras jamais pour rien. »

Le premier tour de la finale est complètement fou avec tous ces pilotes qui jouent des coudes et tous ces obstacles qui te sautent au visage. Comment est-ce en ce qui te concerne?

Zach Osborne:  »Si tu es devant, alors tout va bien. Il semble alors que tout est ‘calme’. Par contre, dans le peloton, c’est le chaos le plus total. Tout le monde roule le couteau entre les dents car on ne veut pas laisser partir les gens qui sont devant et on ne veut pas laisser passer ceux qui sont derrière. Tu imagines le chahut lorsque vingt types passent le triple en même temps dans le premier tour! Cela peut devenir complètement dingue! »

Avec des circuits aussi exigus, on peut encore dépasser normalement ou bien s’agit-il d »aller guidon contre guidon?

Zach Osborne:  »Un peu les deux mais on se trouve plutôt dans une situation où il faut effectuer un block-pass pour dépasser. Tu ne peux pas anticiper ta manoeuvre plusieurs virages à  l’avance, tu sens simplement lorsque tu dois y aller. Ainsi, à  Phoenix, alors que j’étais à  la poursuite de Tyla Rattray, il y avait quelques endroits où il était plus rapide que moi et d’autres où c’était moi le plus rapide. Dès lors, à  chaque tour, tout pouvait arriver ; c’était du fifty-fifty. Quand j’y repense aujourd’hui, je me dis que j’aurais dà» être plus agressif dans les tout premiers tours. »

Le Supercross exige-t-il un autre état d’esprit?

Zach Osborne:  » Certainement. C’est tellement tendu et technique que tout doit être plus parfait qu’au motocross. Si tu n’es pas au point physiquement, cela va se traduire immédiatement dans tes chronos. Les circuits sont courts et une seule erreur va te faire rater toute une section. Il faut absolument garder son rythme et rester maître de sa moto. C’est une toute autre manière de courir. Nous sommes tous sur des motos de cross mais c’est la seule chose que le Supercrossn et le motocross ont en commun. »

Parlons un peu de la saison des GP qui approche à  GP. Comment te sens-tu?

Zach Osborne:  »Bien. Je suis dans un état d’esprit complètement différent par rapport aux autres années et c’est un peu difficile de dire exactement où j’en suis. Je n’ai pas encore vraiment roulé en motocross et je n’ai pas encore travaillé mon endurance sur le plan physique mais je suis pleinement confiant suite à  ce que j’ai réalisé en Supercross. Une autre bonne chose est la manière dont je me sens sur ma machine 2012. J’ai recommencé à  m’entraîner et à  me préparer en vue des GP et j’ai l’impression que je suis déjà  bien en avance sur mon programme. Je pense que c’est bien que j’aie passé plus de temps chez moi cet hiver. Je ne pense effectivement pas que je devais être en Europe pour regarder tomber la neige! »

Musquin et Roczen, qui ont été champions du monde M2, sont maintenant aux Etats-Unis. Quelles sont tes chances de conquérir le titre?

Zach Osborne:  »C’est évident que c’est maintenant ou jamais! C’est en effet ma dernière saison en MX2 et cela pourrait être ma dernière saison en Europe également. Cela veut donc dire une dernière possibilité pour remporter un titre de champion du monde. Ceci dit, Tommy, Jeffrey et Arnaud sont de bons pilotes et il faudra que je prenne chaque course l’une après l’autre.

L’épreuve inaugurale aura lieu dans le sable de Valkenswaard, le jardin de Herlings.Tu devras t’adapter à  ce type de terrain pour pouvoir être compétitif…

Zache Osborne:  » Oui, bien sà»r. Mon pilotage dans le sable n’était pas vraiment génial l’an dernier et c’est certainement quelque chose qu’il va falloir améliorer cette saison. J’ai tout un programme à  ce sujet avant que le premier GP n’ait lieu. Je crois qu’après huit semaines de pilotage dans le sable, je serai capable de réaliser un bon résultat à  Valkenswaard.

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