Motocross

Interview : Kay De Wolf prêt à se lancer dans sa première saison 125cc

Interview : Kay De Wolf prêt à se lancer dans sa première saison 125cc
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Cet automne, Kay De Wolf (14 ans) est passé de la 85cc à la 125cc. Il est aussi passé d’une équipe privée au team Husqvarna officiel JM Racing et a entamé un programme d’entraînement professionnel avec l’entraîneur Rasmus Jörgensen. Cela vous paraît beaucoup en une fois ? Pas pour l’ambitieux adolescent hollandais. Avant même le début de la saison EMX125 à Valkenswaard, De Wolf a déjà remporté deux victoires retentissantes à Hawkstone Park et Lacapelle Marival.

Kay a gardé son numéro 14 fétiche sur sa moto, celui du flamboyant ex-Topgun du championnat MXGP Marc De Reuver. De Wolf impressionne aussi dès qu’il prend la parole. L’élève/athlète professionnel est poli et modeste, mais ses paroles sont très précises. On a parfois du mal à l’imaginer comme l’un des plus grands talents européens. Jusqu’à ce que l’on voit le vice-champion du monde 85cc en action. Son palmarès, sa persévérance et son potentiel indiscutable ont donc incité Husqvarna à lui proposer un contrat pluriannuel. Ce week-end, De Wolf prépare son premier rendez-vous important face à son public, à savoir l’ouverture des Dutch Masters of Motocross à Axel (Zélande).

Ce que peu de gens savent, c’est que tu ne viens absolument pas d’une famille de crossmen. Aucun membre de ta famille n’a jamais pratiqué le motocross.

Kay De Wolf: « Exactement! Nous habitons à 500 mètres du circuit d’Eersel, mais mon père n’y était jamais allé avant que je ne commence à rouler.  Nous avons une pépinière à la maison et lorsque mon père est allé acheter un nouveau quad pour son travail, j’ai eu un petit quad Suzuki. Deux ans plus tard, j’ai reçu ma première moto et à peine une année plus tard j’ai disputé ma première course. C’est comme ça que tout a commencé. Quand j’étais enfant, j’ai toujours regardé des films de cross, j’ai beaucoup appris grâce à cela. En fait, Jeffrey Herlings a été un bon exemple pour moi depuis le début ! »

Lors de ta première course à Hawkstone Park cette année, tu as immédiatement gagné. Une surprise pour beaucoup d’observateurs…

De Wolf: « Egalement pour moi! Je n’ai jamais rêvé que je gagnerais là-bas. En outre, c’était ma première fois à Hawkstone, mais j’ai beaucoup apprécié le circuit, car c’est un très bon tracé,. Mais bien sûr, j’espérais un bon résultat. L’hiver s’est bien passé, je me suis bien entraîné et, avec l’équipe, je viens de terminer un stage d’entraînement très positif en Espagne. L’adaptation à la 125cc s’est également bien passée. Je me suis vite habitué et, rétrospectivement, le timing était certainement idéal. Au final, je viens de constater que la 85cc ne pouvait pas aller plus vite, que j’avais atteint la limite! « 

Une nouvelle catégorie, un nouveau départ. Est-ce que c’est un peu comme recommencer à zéro?

De Wolf: « Bien sûr, je connais beaucoup de mes concurrents parce que je roulais contre eux avant. Mais c’est aussi très différent. Peut-être que ces pilotes peuvent s’exprimer davantage avec la 125cc qu’avec la 85cc? Vous ne le savez pas auparavant. Ces dernières années, j’ai également constaté que certains pilotes qui n’étaient pas au top en 85cc ou 125cc sont tout de même devant en 250cc. « 

Nous avons vu des images très spectaculaires du photoshoot Husqvarna. Le style sur la moto est-il important pour toi?

De Wolf: « Non, ce n’est pas ce que je cherche. Je veux juste gagner! Je maîtrise bien ma nouvelle moto et il est un peu plus facile de bien sauter en 125cc. L’équilibre de la moto est plus précis. Sur un 85cc, tout est finalement plus difficile. Pour un faire beau saut, vous avez également besoin de beaucoup plus de vitesse. À la maison, je joue parfois avec la moto, on peut certainement apprendre comme ça, mais au final, tout est question de vitesse. « 

Tu es le seul pilote 125cc de l’équipe. Et pour l’équipe, cela fait un certain temps qu’ils n’ont plus eu de pilote EMX125. Comment s’est déroulé le développement de cette nouvelle machine?

De Wolf: « Nous avons beaucoup testé. Chaque mise à jour était super positive. En ce qui concerne les tests, j’ai beaucoup appris, y compris dans le domaine des suspensions. Nous avons maintenant trouvé un bon équilibre qui me satisfait vraiment de la Husqvarna. »

« Je m’entraîne dur et je suis certainement devenu plus fort physiquement. »

En fait, vous faites maintenant partie d’une équipe d’usine aux côtés de pilotes du mondial MX2, Thomas-Kjer Olsen et Jed Beaton. De qui avez-vous appris le plus ces derniers mois?

De Wolf: « En premier lieu, de mon entraîneur, Rasmus Jörgensen. Il est très professionnel et en général, mon entraînement physique est comparable à celui d’Olsen et de Beaton. Bien sûr, par exemple, ils travaillent avec des poids différents pour la gym. Ces entraînements sont assez durs, mais je suis certainement devenu plus fort physiquement. De plus, Jacky Martens m’a donné beaucoup de bons conseils. « 

Beaucoup de gens te comparent à Jeffrey Herlings. Il a également roulé pour Jacky Martens quand il a commencé sa carrière internationale, vous venez de la même région. Que penses-tu de cette comparaison?

De Wolf: « Je suis moi-même et Jeffrey est Jeffrey. Il est vraiment un bosseur hors normes, ça c’est sûr. Mais rien qu’en le regardant rouler, tu peux apprendre beaucoup. En fait, c’est seulement cet hiver que pour la première fois je suis arrivé à le connaître un peu mieux au camp d’entraînement en Espagne. »

Pour la première fois, tu vas aborder un championnat international ‘complet’. Le EMX125 compte sept courses tandis que l’EMX85 et le championnat du monde 85 se jouent sur un week-end. C’est une grande différence.

De Wolf: « Exact, je trouve cela très positif. La résultat final ne se joue pas sur un seul jour ou un week-end. Prenons par exemple ma course à Loket où je suis tombé dans la première manche. Il était dès lors presque sûr que je ne pouvais pas jouer le titre européen. D’autre part, j’ai roulé sans stress dans la deuxième manche et j’ai gagné. »

Quelle course attends-tu le plus cette saison?

De Wolf: «Certainement Valkenswaard et Lommel. Ce sont deux épreuves à domicile, à seulement 20 minutes de la maison! Peut-être que je préfère Lommel. Le sable y est encore beaucoup plus lourd, je l’aime comme ça. (Rires) Et l’été, le temps est meilleur, bien sûr! J’ai grandi dans le sable. Quand j’étais jeune pilote, j’ai fait tant de tours dans la silice… C’est tout à fait différent d’un jeune Français qui a grandi sur le dur. »

Qu’apprécies-tu le plus dans les circuits de sable?

De Wolf: « Tu peux créer tes propres lignes. Il y a plus de choix en matière de trajectoires, alors que sur le dur, si la piste est sèche bien-sûr, il faut se concentrer sur la ligne idéale. Evidemment,  le sable est plus difficile pour les amateurs, car il est non seulement physique mais aussi mentalement exigeant. »

Est-ce que tu peux comparer tes coéquipiers MX2, Thomas Kjer Olsen et Jed Beaton?

De Wolf: « Ce sont tous les deux de grands travailleurs. Ils ont tous la même ambition de se battre au  plus haut niveau. TKO et Jed ont un esprit très combatif. Ils ne cèdent pas facilement! Beaton est aussi très fort mentalement. Avant Hawkstone Park, il n’a pas été derrière une grille de départ pendant 8 mois mais il a montré malgré tout un bon rythme. Aussi, la façon dont il a géré sa blessure au dos montre à quel point il est fort dans sa tête. Thomas est assez grand pour rouler en 250 mais il attaque bien. Il a un bon style et s’adapte facilement à toutes les conditions. »

 

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